EMPLOI ET SALAIRES PLUTOT QUE PROFITS ET DIVIDENDES
Publié le 13 Février 2010
L'EMPLOI ET LES SALAIRES
Bernard Thibault vient de livrer son opinion, à la veille de la conférence de lundi sur l'agenda social 2010 à l'Elysée concernant le calendrier de la réforme des retraites et l'évaluation de la situation économique.
Je partage son point de vue.
Bernard, au nom de la CGT, met en avant les questions cruciales qui soucient les salariés en ce moment: l'emploi et les salaires.
En même temps, le secrétaire général de la CGT souligne que le calendrier de la réforme des retraites peut attendre quelques mois et qu'il ne s'agit pas de bâcler, en pleine coupe du monde, je dirais en douce, un tel dossier qui concerne tous les français et pas seulement quelques experts avec leur longue-vue médiatico-économico patronale.
Le premier problème à régler c'est le couple salaire - emploi.
L'un ne va pas sans l'autre. Il faut les paxer.
C'est d'ailleurs ce fameux couple là qui peut faire mordre la poussière à l'autre couple, l'infernal, celui qui marie profits et licenciements dans une orgie hystérique.
C'est donc ces questions là (salaire et emploi) qui doivent être traitées en priorité. La croissance ne repartira pas sans la satisfaction des besoins et si les logiques actuelles ne sont pas inversées.
Il faut mettre toute la valeur ajoutée dans les salaires, l'emploi stable, la formation professionnelle.
Je préconise que l'année 2010 soit déclarée année sans dividendes, sans stocks options, sans parachutes dorés.
La rencontre de l'Elysée devrait déboucher sur un calendrier de négociations dans toutes les entreprises et dans les services publics.
Une telle démarche ne peut être conçue que si elle est popularisée dans tous les lieux de travail et il ne faut plus attendre pour réunir les salariés et dresser avec eux les revendications.
C'est, à mon avis la vraie porte d'entrée pour que le prince-président ne nous fasse pas des entourloupes au moment de la coupe du monde avec une retraite portée à plus de soixante ans conformément aux saloperies décidées à Bruxelles en cette fin de semaine pour faire payer les dettes de la crise aux travailleurs et aux retraités.
Soyons attentifs, le Grèce c'est la piste d'essais avant généralisation de la, diète générale pour payer les frasques bancaires et les dettes des états occasionnées pour redresser les portefeuilles des actionnaires.
Quand à la retraite, elle ne souffre pas d'un âge avancée pour l'avoir, elle souffre de son financement et des razzias que font les patrons en matière d'exonérations de toutes sortes depuis une vingtaine d'années. Et si l'emploi et les salaires reprennent la main par rapport aux dividendes de ces messieurs, la question du financement ne se posera quasiment plus.
Bernard a raison, une réforme de la retraite n'a aucun caractère urgent et il faut, c'est moi qui le rajoute, savoir ce que veut dire réforme. Une réforme peut conduire au pire comme au meilleur, s'il y a à discuter réforme de la retraite, c'est améliorer le sort de tous ces travailleurs victimes des conditions de travail et de négocier leur départ à taux plein de 50 ans à 60 ans selon les risques encourus.
Bernard LAMIRAND