ELECTIONS REGIONALES
Publié le 17 Mars 2010
ELECTIONS REGIONALES
Dans quelques jours le rideau sera tiré sur cette période électorale qui aura vu plus de 50 % des français s'abstenir au premier tour et beaucoup plus dans les quartiers populaires.
Il faudra en tirer les enseignements. (on le dit après chaque élection mais…)
Notons que les abstentions sont dans les deux camps.
A droite(voir % des villes comme Senlis, Chantilly, Gouvieux); les clivages sont ravageurs entre ceux qui veulent une France pétainiste, conservatrice et d'autre part une droite plus soucieuse de s'insérer dans le concert d'un capitalisme mondial régulé comme le préconise les keynésiens.
A gauche les abstentions sont énormes dans les cités où la perspective n'arrive pas à se tracer dans un monde du travail en souffrance, pris en étau entre les vieilles solutions sociales démocrates et l'alternative encore trop confuse et théorique d'un dépassement du capitalisme.
Le parti socialiste n'a pas envie de tirer les leçons de ses échecs précédents car il se satisfait de ce match à deux, instauré par Jospin et Chirac, basé sur un bipartisme présidentiel et il surfe sur les déboires actuels de la droite sarkozienne au pouvoir dans ce triste jeu d'alternance de la médiocrité et de l'embrouille, comme la droite le fera à son tour, demain, quand les socialistes auront, s'ils y arrivent, récupéré le pouvoir.
Le Front de gauche a réussi à garder la tête hors de l'eau, tant mieux… mais à son intérieur les écuries subsistent et l'ancien couvre encore le nouveau au point de l'étouffer.
Le manque d'unité des communistes est préjudiciable pour établir un vrai dépassement et faire jaillir le nouveau dans ce front de gauche. Les vieilles démarches électorales figent les comportements, crispent, exaspèrent, désespèrent alors que l'on a besoin de réunir les forces et non les disperser dans les chapelles de l'intolérance et de la haine qui foisonnent à certains endroits.
Nous avons besoin d'unité sur "un manifeste nouveau", que j'ai réclamé pour ma part au dernier congrès, d'autant que la crise va faire encore plus de dégâts après les échéances régionales. L'on verra que toutes ces indigences communistes sont rien à coté des saloperies que la bourgeoisie va engager et que les socialistes consentiront en nous disant d'attendre des jours meilleurs.
Le parti socialiste n'a pas changé, son score lui permet d'assurer comme d'habitude son leadership, dans cette sorte d'alternance qui pourrit tous et qui encourage leurs roitelets régionaux. Les accords qu'il passe dans les régions avec ses partenaires sont dans la catégorie de l'allégeance et il va continuer les mêmes politiques menées précédemment où des communistes, tellement bien à l'aise chez les socialistes, ont été adoubés sur leur liste pour la période qui vient.
Je dois dire, au vu de ce que j'ai saisi pour l'établissement des listes au second tour, que la démarche des communistes du Nord me parait être celle qui convient en cette période si trouble. Etre nous-mêmes, parti prenante au second tour d'une liste de gauche regroupant les socialistes, les verts, le front de gauche face à la droite et à l'extrême droite, mais ne pas être "pieds et mains liés" à cette vieille discipline qui consiste pendant le mandat à se faire mener par le bout du nez par les socialistes, et donc en gardant toute notre liberté de jugement comme l'a dit mon camarade Jacky Hénin, notre député européen.
Mais pour cela il fallait faire 10 % comme dans le Nord, dans le Limousin où en Auvergne avec Chassaigne. Nous nous sommes pas donnés politiquement les conditions de le faire dans toute la France à cause d'une stratégie nationale à géométrie variable, selon les régions, et par de désastreuses mésententes entre communistes conséquences de ces impérities.
Je pense, c'est mon point de vue, que le front de gauche aurait dû, dans toutes les régions adopter la même démarche que dans le Nord Pas de Calais. Alain Bocquet et les communistes du Nord ont su dépasser les clivages et unir pour faire une liste large et fraternelle "de l'humain d'abord".
Je le dis d'autant plus que l'attitude des socialistes dans les régions démontre qu'ils ne dérogeront aux politiques d'accompagnement de crise que par un autre rapport de force conséquent au sein de la gauche. Entre-temps, ils poursuivront les acceptations bon gré mal gré des allégements d'impôts du capital décidés par la droite en en faisant prendre le relais par les contribuables les plus modestes comme ils l'imposent dans les régions depuis 2004.
Le bouclier social invoqué par les socialistes à mettre en place dans les régions est la réplique médiocre du bouclier fiscal des riches, il figera vers des protections sociales minimales, "le denier du pauvre", une sorte de SMIC social des travailleurs au lieu et place de la sécurité sociale et de nos conquêtes sociales que le capital sera encore plus encouragé à rompre.
Les gars du Nord, de mon parti, ont vu cela. Bocquet en baptisant la liste "l'humain d'abord" a bien vu où les socialistes veulent amener la barque régionale.
Arrêtons d'être dupes et travaillons d'arrache-pied un projet communiste qui nous rassemble.
L'humain d'abord… et les luttes… et rassembler dans celles-ci.
Telle devrait être notre feuille de route.
Bernard LAMIRAND (plus que jamais PCF)