CONGRES RETRAITES DE LA METALLURGIE CGT
Publié le 8 Octobre 2009
RETRAITES CGT DE LA METALLURGIE : UN CONGRES QUI FERA DATE.
Les retraités CGT de la métallurgie ont tenu leur 9ème congrès au centre de vacances de La Napoule, prés de Cannes, du 29 septembre au 2 octobre 2009.
Un congrès qui s’est déroulé dans un lieu chargé d’histoire : celui des mineurs du Nord Pas de Calais dont ce centre de vacances était leur lieu de repos pour se refaire une santé devant les dures conditions de travail dans les mines de charbon.
Ce lieu est géré par l’ANCAV, l’organisation de vacances de la CGT.
Un congrès que j’oserais qualifier de tournant pour l’UFR CGT Métaux et pour la Fédération CGT de la métallurgie.
Un rapport du secrétaire général, Jean Marie Shapman, au nom du conseil national sortant, d’une grande qualité sur les enjeux de la retraite et du devenir des retraités et du syndicalisme retraités CGT.
Il faut dire, que ce congrès avait été préparé par un vaste de débat à partir d’un projet remis à chaque syndiqué.
Les interventions furent très nombreuses concernant le débat sur le devenir des retraites, la crise et ses conséquences sur les retraités. La santé fut au cœur de presque toutes les interventions des délégués.
Des contributions importantes ont été apportées dans ce congrès et ont requis toute l’attention des congressistes notamment : celle de Violette Piazza sur le vieillissement et le fait que la vie de retraités n’est pas une vie en retrait (le retraité 2009 n’est pas celui des années 1950), celle de Gérard Le Puil sur la planète alimentaire qui nous a apporté une riche réflexion sur l’alimentation et le fait que des centaines de millions de personnes ne mangent pas à leur faim dans le monde y compris dans nos pays développés ( des choses fortes sur la qualité de nos aliments), celle d’Alain Stern sur l’histoire des retraites complémentaires et le rôle joué par la CGT pour mettre en place toutes les conditions pour que celles-ci soient basées sur la répartition.
Mais, ce qui a marqué, c’est la présence d’une nouvelle génération de militants (es) retraités (es) qui ont fait irruption dans ce 9eme congrès.
70 % des délégués (es) participaient à leur premier congrès.
Un conseil national qui s’est renouvelé à plus de 70 % en deux congrès.
J’ai particulièrement apprécié leur façon de débattre : des critiques, des arguments à la clé, des propositions, l’écoute des autres intervenants, le sérieux des votes et de la démocratie.
Des délégués (es) partant du réel, de leur situation nouvelle de retraités (es) pour un certain nombre d’entre eux et qui ont exprimé le besoin de mieux saisir la complexité des problèmes liées à la retraite et l’utilité d’un syndicalisme CGT retraité.
L’idée de compter pour un dans la CGT et la fédération.
De ne pas être une force d’appoint.
D’avoir une vraie vie syndicale de section en lien avec le syndicat de leur entreprise ou local.
D’avoir des actions revendicatives à partir de leurs revendications propres et de les faire vivre avec celles des actifs. Tout compte fait, j’en retire cette métaphore : dans chaque actif vit un futur retraité et dans chaque retraité revit un actif.
La question de la force retraitée en syndiqués s’est posée d’emblée comme une question essentielle, incontournable.
Il faut dire, que la présence de l’IG Métal et de son représentant, montrant la force organisée chez les retraités de la métallurgie allemands (plus de 400000 syndiqués) nous a fait rêver ; mais comme on dit de l’utopie surgit du nouveau, du réel sur qui on peut travailler pour qu’il en soit autrement.
La présence d’une grande partie du bureau fédéral CGT de la métallurgie montrait tout l’intérêt que porte notre fédération à une évolution des rapports entre les structures fédérales comme l’UFR et l’UFICT, qui ont besoin de se vivre pleinement dans la vie fédérale telle que le 39eme congrès l’a pointé.
Des organisations qui démontrent leur utilité et traduisent un réel développement de la syndicalisation comme nous y invite avec force d’arguments le 49ème congrès confédéral qui aura lieu courant décembre 2009.
J’ai personnellement senti l’impact de cette démarche dans les propos de notre nouveau secrétaire général de la FTM-CGT Philippe Martinez.
Il s’engage, il engage toute la fédération ; mais il nous demande de nous engager, nous aussi, et à nous bouger pour qu’il en soit ainsi.
Et je dirais, de quitter ces discours de constat pour être pleinement acteur de ce que la fédération met en œuvre pour redevenir une organisation de masse des travailleurs de la métallurgie.
Une intervention de fond du secrétaire général, très écoutée, précise, concrète ; une volonté de coordonner autrement les différents outils que se sont donnés les métallos pour agir et s’organiser en conséquence.
Une fédération, me semble t’il, qui dessine ce que pourrait être une fédération pleinement dans son temps.
Nous étions là, loin de discours sans lendemain, et ce que j’ai saisi de l’intervention fédérale, c’est non pas l’engagement d’aider avec des propos de circonstance, mais de nous inviter à participer à cette vie fédérale où tout le monde apporte son concours et ses moyens pour la hisser au niveau des enjeux actuels.
Je pense, ayant quelques années de vol dans cette fédération des métaux et à l’UFR, que ce congrès est un tournant dans les fondements de cette vie fédérale qui a besoin non pas d’un ravalement de façade mais d’une nouvelle conception du travail ensemble, actif et retraités, ouvriers et ICT, avec pour objectif de faire grandir toutes les organisations de la CGT et en particulier sur la syndicalisation et la continuité syndicale.
Une continuité syndicale qui ne peut être seulement, même si c’est utile, la passation d’un fichier de syndiqués futurs retraités, mais autre chose : la présence d’un syndicalisme retraité pleinement acteur au coté des actifs.
Une sorte de réciprocité.
Par exemple, au lieu de discourir sur l’ignorance par les actifs des questions de la retraite, c’est de gagner notre crédibilité à être utile sur ces questions chez les actifs.
La retraite étant une revendication d’actifs, que faisons nous pour le faire saisir ainsi face à des salariés qui se demandent aujourd’hui se elle existera encore demain ?
Les attaques contre notre système de sécurité sociale peuvent fonder une véritable action commune sur la protection sociale.
Une chose m’a frappé dans ce congrès, c’est le nombre important d’interventions des délégués (es) sur la santé.
Les retraités (es) éprouvent de plus en plus de difficultés devant les remises en causes des remboursements de médicaments, les forfaits hospitaliers, les franchises.
Les complémentaires mutuelles deviennent inabordables pour les retraités les plus fragiles.
Se manifestent des griefs contre les mutuelles accusées de seulement prendre le relais de la sécurité sociale en augmentant les cotisations.
Il est temps, dans le respect des prérogatives du mouvement mutualiste, que le débat prenne une autre tournure que celui que veut imposer le patronat, le gouvernement et Sarkozy, de faire payer par les cotisations des mutualistes le désengagement de la sécurité sociale.
Oui un congrès qui va compter.
Il s’est terminé par un appel à la lutte, par une synthèse des débats marquant ce tournant de l’UFR et par un grand moment de fraternité pour les membres du conseil national quittant leurs responsabilités.
Bref un congrès où chacun et chacune ont apporté, se sont écoutés (es), ont fraternisé, un congrès qui fera date.
Bernard LAMIRAND