COMME AVANT ?
Publié le 27 Février 2010
La crise dite financière du capitalisme, qui est plutôt celle d'un stade précurseur de sa décomposition, est aujourd'hui au cœur de nos vies.
Il n'y a qu'à voir ses témoignages dans nos rues pour s'apercevoir que l'hydre capitaliste crée du mal vivre un peu partout dans ce monde où il a engendre par son système une cupidité effroyable.
Dans cet article, je ne ferai pas de prosélytisme pour un misérabilisme politique, mais à voir tant d'hommes et de femmes réduit à la portion congrue du chômage et au labyrinthe de la misère, m'amène à faire ce blog.
A dire mon indignation.
J'ai l'impression d'une banalisation.
On s'habitue à la misère que l'on côtoie, au point parfois qu'on ne fait plus attention à la personne que l'on croise et qui crie sa misère. Je fais cet article en pensant à mon camarade Yann, communiste de l'Oise, décédé brutalement la semaine dernière, et qui n'avait pas hésité à héberger dans son jardin un couple de retraités à la rue en les autorisant à parquer leur caravane.
Je viens de lire Stiglitz dans l'humanité dimanche, il nous ramène à une nouvelle régulation par l'état en faisant le procès du marché libre et non faussé qui a conduit à cette crise; il ne va pas plus loin, c'est un keynésien, hors le Keynésianisme ne règle pas les problèmes, il les met au frigidaire un certain temps ou pour ceux qui aime bien les formules, il met des compresses pour calmer la douleur.
Cependant sa critique du système libéral nous montre que celui-ci n'est plus ou ne peut plus être celui qui crée du progrès même si ce progrès a toujours été obtenu, extirpé dans l'exploitation féroce des peuples.
A coté de l'interview de Stiglitz, il y a l'article concernant le socialiste espagnol Zapatero qui est entrain d'appliquer une purge aux travailleurs espagnols. Là, il ne s'agit pas de compresses mais bien d'appliquer le traitement des sangsues: sucer le sang des prolo espagnols, en l'occurrence leur faire payer la crise dont il ne sont nullement responsables en les dépouillant et en réduisant leurs salaires leur emplois et en ramenant leur âge de la retraite à 67 ans.
En France, Sarkozy applique ou tente d'appliquer les mêmes recettes.
Et Stiglitz dans une réponse au journaliste de l'humanité s'inquiète de cela, je le cite: "je m'inquiète des coupes budgétaires qui sont décidées n'importe comment et au plus mauvais moment. Ces décisions de réduire les dépenses de l'état vont aboutir à ce que l'on voulait éviter. Le chômage va exploser, la dette s'alourdir et ne pas permettre la relance économique si indispensable pour le Grèce et l'Europe". Et plus loin il rajoute: "Au contraire , l'état doit élargir sa mission, imposer un bon système de santé, et de protection sociale, d'éducation, de bonnes structures".
Tout est dit dans cette réponse keynésienne.
Et c'est le contraire qu'applique tous les gouvernements Européens dans le cadre de la communauté européenne, qu'ils soient à direction social démocrate ou de droite. Ils se sont tellement drogués de libéralisme qu'ils ne veulent plus en changer
Alors, oui, comme avant, cette sociale démocratie compte appliquer ce qu'elle fait toujours en pareil cas : accompagner le système et surtout ne pas l'attaquer quand il est attaquable comme en ce moment de crise systémique.
Je dirai que les socialistes européens, comme d'habitude volent au secours de l'hydre capitaliste.
Et cela m'interroge sur le plan des alliances.
En France particulièrement. Regardons de près leur attitude en ce moment, il encaisse les dividendes des rejets de la politique menée par Sarkozy mais en sourdine, il ne sont pas mécontents que la droite fasse le sale boulot qu'ils feraient s'ils seraient à la place de Zapatero.
Regardons leur programme régional, c'est même pas des compresses keynésiennes, ils vont mené les mêmes politiques régionales que celles de la social-démocratie européenne.
Il faudra être très vigilant pour les alliances au second tour de ces régionales.
Je ne tiens pas à retrouver 5 prochaines années à l'identique de ces 5 dernières années.
Au nom d'une banalisation de la misère et du moindre mal; ce chancre qui dévaste la gauche depuis 81.
En disant cela, je vois ces hommes et ces femmes laissées sur le chemin de la misère et d'autres qui, demain, en seront, les rejoindront.
Alors le vote contre la droite au second tour des régionales oui; mais pour quoi faire ?
Le ronron actuel me laisse perplexe, heureusement ça bouge chez les travailleurs.
Vivement le 23 mars.
Nous avons besoin de plein de "Total" dans le pays. Et un mouvement social capable de balayer cette crasse politicienne.
Bernard LAMIRAND