CHOMSKY DIT BIEN LES CHOSES

Publié le 30 Janvier 2013

Chomsky.jpgLes 10 stratégies de manipulation des masses

J’ai reçu plusieurs fois cette contribution de Chomsky qui montre à que point l’idéologie dominante circule dans les têtes.

Je vais me permettre d’y donner un aperçu personnel en annotant quelques réflexions aux développements fait par Chomsky.

Bernard Lamirand. 

1/ La stratégie de la distraction Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

BL- Cette semaine, nous avons eu droit au retour des geôles du Mexique de Florence Cassez, non pas que l’information était à proscrire, mais plutôt le déluge de commentaires, de suivi de cette personne de l’aéroport jusqu’à son hôtel, les interviews, le tapis rouge déployé par le gouvernement, sa vie en prison, ce qu’elle va devenir, sa santé, sa vie de famille, tout y ai passé et le sujet a été retourné dans tous les sens. On nous a rabattu les oreilles avec cela pour ainsi dire alors que des sujets plus graves auraient été les bienvenues comme ceux de Renault ou le PDG annonce tranquillement la suppression de 8500 emplois et un chantage si les syndicats ne signent pas un plan de compétitivité baissant les salaires et flexibilisant le temps de travail.

Oui, il y a la diversion en choisissant démesurément un événement qui méritait certes information mais pas déluge de futilités.

 

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

BL- Là nous pourrions citer le déballage actuel sur le devenir des retraites, rien ne va plus, le déficit est énorme, il faut tailler dans le vif et l’on montre des retraités qui se la coulent douce au Maroc, qui dansent et ripaillent au champagne, pour affirmer que ceux-ci sont des privilégiés et profitent de pensions mirifiques alors que les jeunes générations trinquent. Et l’on a tout un déballage autour de la nécessité de réduire le niveau des retraites et d’établir la désindexation par rapport au coût de la vie.

3/ La stratégie de la dégradation Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

BL- Le dégradé est effectivement une méthode patronale et gouvernementale. Reprenons les mesures prises à Florange, on arrête les hauts fourneaux pendant deux ans, on indiquait alors qu’il n’y a rien craindre, qu’on les remettrait en route plus tard, puis on attend les élections présidentielles pour ne pas effaroucher l’électorat à Sarkozy, ensuite on annonce après les élections que la partie fonte n’est plus nécessaire, le gouvernement socialiste crie fort contre Mittal, vous allez voir ce que vous allez voir, puis de la nationalisation on passe au plan social, personne ne sera sur le carreau dit béatement le premier ministre, l’idée de maintien des hauts fourneaux à rallumer est assuré par le gouvernement qui dit avoir obtenu l’acquiescement de Mittal et celui-ci quelques jours plus tard annonce son désintérêt et les travailleurs voient actuellement Arcelor Mittzal procédait à la liquidation des emplois et le scénario n’est pas encore fini vers un désengagement total de Florange.

4/ La stratégie du différé Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

BL- Là nous avons le remarquable accord scélérat signé par le patronat, les organisations syndicales CFDT-CGC-CFTC avec le concours du ministre du travail pour que des accords de flexibilité se signent dans les entreprises sous la base du « cela va mal, il faut accepter des baisser les salaires et de flexibiliser le temps de travail pendant deux ans et après cela ira mieux » mais nous savons que c’est un prétexte pour réduire le prix de la force de travail, ce que le patronat et le gouvernement appelle le côut du travail à réduire pour satisfaire le capital.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

BL- Les discours infantiles sont légions, j’en prendrai un seul : «  soyez raisonnables, il y a des dettes à combler, il faut accepter des sacrifices, car la France est en mauvais état et les sacrifices seront partagé entre tous (discours de Ayrault) ;  un peu comme une famille qui devant les difficultés partage la misère. Or, le message débile s’adresse qu’aux travailleurs et les gouvernants et PDG sabrent le champagne à Davos avec les records de profits obtenus en 2012

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

BL-Une peur classique dans l’entreprise qui veut réduire ses effectifs ou fermer la boite : faire circuler des messages comme quoi le carnet de commande se vide, que les en-cours financiers ne permettront plus de payer les salaires et si l’on plonge dans la réalité, l’entreprise s’est organisée pour transférer les commandes ailleurs et a en même temps, annoncé des résultats financiers record au niveau de la holding en Suisse ou au Luxembourg.

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

BL- L’ignorance est une arme du capital. Pour eux la formation doit être strictement utilitaire. Les stages, séminaires, bouffes, visent à délimiter la formation et l’information aux besoins de l’entreprise du fric à faire. L’endoctrinement abêtissant est la règle. Un fleuron de l’idéologie patronale :  on ne vous demande pas de penser mais de saisir et emmagasiner l’informatif idéologique et là se déchainent l’expert de l’idéologie dominante, celui qui connait et qui impose le point de vue censé être le seul et le bon.

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

BL- Le bêtisier du chef par exemple

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

BL- Tout simple… vous râlez…. eh bien vous n’avez qu’à vous en prendre qu’à vous-même, vous n’êtes pas compétitif, vous ne suivez pas la cadence et l’esprit d’équipe.

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes. »

BL- Tout a fait, il n’y a qu’à voir ceux qui dirigent les moyens d’information, ils sont tous dressés et formés pour faire avaler la pilule, ils connaissent, ils vous donnent la marche à suivre, leur diagnostics ne peuvent subir la critique, ils ont raison même si leur démonstration de la veille a été démentie par les faits et pour maitriser le tout ils s’entourent d’élites qui viennent apporter leur docte conseil du système comme on peut maintenant le voir sur les plateaux des chaines télévisées où l’expert vient conforter l’opinion recherché pour la cause présentée idéologiquement par le présentateur.

 

 

 





 

 

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

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