CHOMAGE TRISTE BILAN SARKOZIEN
Publié le 5 Mars 2010
Ce matin, un nombre important d'informations me font hésiter sur laquelle mettre plus particulièrement le doigt dessus.
Je pourrais parler des promesses de Sarkozy (encore!) concernant la réindustrialisation de la France ou le reportage de l'humanité concernant la casse des hôpitaux publics mettant en danger les futurs patients par la réduction de l'offre de soins et surtout de personnel médical.
J'ai décidé de prendre le problème du chômage.
Les chiffres qui viennent de tomber (largement analysés dans la presse) marquent l'empreinte du capitalisme, de cette loi de la jungle que mon camarade Krasucki stigmatisait déjà dans les années 80.
Le record est battu et le batteur d'estrade Sarkozy, celui qui nous annonçait "le travaillez plus pour gagner plus", montre toute la perfidie de ses objectifs cachés derrière des slogans pour gogos.
La barre des 10 % est atteinte, sans compter le nombre de laisser pour compte: les sans papiers, les sans domiciles fixes, les sans déclaration à l'agence de l'emploi, écœuré qu'ils sont.
L'armée de réserve du capital prend actuellement des proportions jamais imaginées.
Un journaliste disait, il y a quelques jours, que si on y rajoute tous les précaires, ceux astreints à quelques heures de travail, ceux en chômage partiel, le nombre de sans-emploi bat des records en Europe et particulièrement en France.
La chose la plus inquiétante nous parvient de l'annonce qui nous est faite de la progression important du chômage de la jeunesse. Cette jeunesse attend la libération de poste de travail à l'occasion des départs en retraites de leurs ainés (es) tant dans le secteur privé que public, elle attende aussi sa place dans les créations d'emplois stables au demeurant de plus en plus rares.
Elle va attendre de plus en plus longtemps un hypothétique emploi si ce gouvernement des riches réalise ses objectifs de destruction d'emplois notamment dans le secteur public.
Cette solidarité entre génération concernant la transmission de l'emploi est quasiment à sec de par les décisions du gouvernement et du patronat de réduire l'emploi partout pour permettre aux capitalistes de reprendre leur marche en avant broyant emplois, salaires, retraites pour le plus grand bien des actionnaires avides de dividendes.
A y regarder de près, cette stratégie n'est pas le fruit du hasard, elle est le fait de ce capitalisme déconstructeur de droit sociaux.
La jeunesse est maintenue comme une armée de réserve, la précarité est son sort, le salaire et les trappes à bas salaires qui la submerge s'organisent d'autant mieux que le patronat bénéficie d'exonérations de cotisation sociales jusqu'à 1,6 SMIC.
Tous ces patrons, aussi bien petits que gros n'embauchent plus qu'en dessous de ce seuil y compris pour des emplois qualifiés.
Il faut supprimer toutes ces exonérations de cotisations sociales faites uniquement pour baisser le prix de la force de travail. Cela devrait être inscrit dans tous les programmes des forces politiques de gauche. Et cela avant de formuler des exigences au niveau des régions sur l'utilisation des aides aux entreprises.
D'ailleurs, faut-il que les contribuables que nous sommes subventionnent le capital privé ?
Je ne le pense pas.
Mise ne concurrence des jeunes pour le peu d'emploi proposé et pour un salaire dérisoire tel est le lot commun de cette jeunesse.
Et cette situation s'aggrave en ce moment avec les décisions gouvernementales de reporter l'âge de la retraite des plus anciens après 60 ans, qui eux aussi vont se retrouver mis en concurrence, y compris avec la jeunesse, pour des emplois de plus en plus précaires et mal payés.
En effet, cette situation va mettre maintenant en compétition des travailleurs âgées, virés de leur entreprise et à la recherche eux aussi de palliatifs, de petits boulots, d'emplois précaires au même titre que cette jeunesse sans travail. Une annonce ce matin révélait toute la cruauté de cette politique de la jungle capitaliste, je cite: "Seniors à votre service.com met en relation les seniors et les retraités en recherche d'emplois, de cumul emploi retraite, de complément de revenus, ...".
Cette mise en concurrence n'en restera pas à cette situation et il est à observer qu'elle peut aussi avoir des effets sur le prix de la force de travail des uns et des autres en détériorant aux deux bouts les salaires et les droits à la retraite.
Les jeunes seront embauchés sans statuts et au minimum et remplaceront des plus anciens virés de leur boulot parce que trop chers, ceux-ci devront alors se contenter de petits boulots pour atteindre une retraite de plus en plus réduite par des parcours professionnels hétéroclites.
Oui , comme le dit la CGT, dans la préparation du 23 mars, l'emploi, les salaires, les conditions de travail sont au cœur d'une bonne retraite à 60 ans et j'y rajoute de la solidarité intergénérationnelle concernant autant la retraite que l'emploi.
Bernard LAMIRAND