CAILLEUX LA NOUVELLE MERE FOUETTARDE
Publié le 6 Février 2010
Que ne ferait-on pas en ce moment pour attirer les suffrages des électeurs.
La palme revient à Caroline Cailleux, maire de Beauvais UMP.
La dame de Beauvais aurait trouvé la solution aux violences scolaires: "100% des gares et des lycées sous vidéo-protection". Après les portails de Darcos, voilà autre chose. Pourquoi ne pas proposer, pendant qu'on y est, des fessées comme ceux de la bonne vieille Angleterre victorienne relaté par Dickens ?
Déjà nos gares et nos villes sont sous vidéo mais l'aspect le plus grave est de doter les lycées de vidéosurveillance dans ces lieux où doit régner la confiance en l'élève plutôt que la suspicion.
A cette allure là, cette dame patronnesse, proposera des conseils de classe avec projections des faits et gestes de chaque élève.
Big-Brother n'est pas loin.
La vie scolaire n'a pas besoin de mouchards électroniques pour vivre en bonne harmonie?
D'ailleurs cette vie scolaire est celle de l'éducation à travers l'apprentissage de la vie et des conflits qui peuvent surgir à tout instant. De tout temps, l'éducateur scolaire a dû intervenir et aider les jeunes à dépasser ces conflits et ces heurts qui sont naturels pour se forger sa personnalité.
L'éducateur est plus utile qu'une caméra reliée au bureau du proviseur ou demain au poste de police le plus proche.
Déjà se manifestent des opérations de flicage qui vont jusqu'à fouiller les enfants dans leur intimité et des chiens policiers qui les niflent à la recherche de la drogue comme cela s'est vu dans certains lycées ces derniers temps.
Quelle vie, quelle éducation se fabrique en ce moment sinon que l'inquisition et la surveillance !
Nos écoles n'ont pas besoin de caméras; elles manquent cruellement de professeurs en nombre suffisants, d'éducateurs, de personnel de santé, bien plus utiles que de policiers ou de mouchards par caméras interposées, qui entreront dans le vie personnelle de ces enfants adolescents et dans leur confidentialité.
Madame de Cailleux ferait mieux de demander à son président de la république d'arrêter les suppressions d'emplois dans l'éducation nationale plutôt que de payer des caméras par le budget régional.
L'école n'a jamais été un lieu apaisé où les rapports entre les élèves sont mignonnets, l'école si elle est un lieu d'enseignement, d'éducation est aussi un lieu où nos enfants veulent s'affirmer et une caméra ne réglera jamais ces questions là, y compris à l'extérieur, où là nous avons besoin de fonctionnaires de police exerçant leur métier de prévention avant de pratiquer, si besoin est, la sanction.
Je crois que la société que cette bonne dame veut instaurer ressemblera demain à un big-Brother générale où la vie de chaque individu sera passée au crible par des inquisiteurs qui auront accès à notre intimité .
J'y vois demain le raccordement de tous ces fichiers électroniques qui nous suivront depuis notre naissance, en passant par l'école, la sécurité sociale, l'avion qu'on a pris, la manifestation à laquelle on a participé, la rue ou le bistrot où l'on s'est attardé.
Cela me fait penser à d'autres périodes de notre histoire, mais avec des outils encore plus dangereux que le vieux confessionnal ou la lettre de dénonciation.
Le pire, demain, c'est que l'école publique devient un stalag avec les nouveaux fils barbelés que seront les caméras de surveillance et que l'on ne fait plus appel à l'intelligence mais à la méfiance pour élever nos enfants.
Nous aurions, alors là, une école de la suspicion, de l'espionnage, de la vindicte, de la violence et une société qui lui ressemblerait.
Bernard LAMIRAND