C'EST DANS L'AIR OU DANS LE TROU NOIR DES ECONOMISTES LIBERAUX
Publié le 12 Octobre 2011
DANS L'AIR OU DANS LE TROU NOIR
Je suis toujours en cure thermale mais entretemps je m'intéresse à ce qui se passe.
Dans « Cdans l'air », mardi soir, il y avait une sorte de contentement de constater que les manifestations et grèves n'avaient pas rencontré un succés important (200000 manifestants ce n'est pas si mal pour une avant première).
La batterie d'économistes et de politologues,sous la houlette de Yves Calvi, ont donc convenu que les français avaient du bon sens en ne voulant pas faire grève dans une période difficile du fait de la dette et poussant plus loin leur raisonnement, ils ont affirmé que déjà le peuple pratique lui-même l'austérité qui serait la seule solution pour s'en sortir (évidemment celle des marchés soit-dit en passant).
Poussant plus loin leur logique de rigueur, ceux-ci, sans le risque d'être contredit puisqu'ils étaient tous issus d'une formation libérale, ont affirmé qu'il n'y avait pas d'autres solutions que de pratiquer l'austérité générale au niveau de l'Europe et notamment de la France.
Il fallait les voir dédaigneux, contre ce petit parti slovaque, membre de la majorité, qui refuse les décisions prises par l'Europe, visant à organiser le paiement de la dette par les contribuables.
Leur dédain a alors atteint des sommets en disant que ce pays n'avait pas à empêcher ledit projet européen et de suggérer de dépasser ces peuples qui s'y opposent par une sorte d'élite qui déciderait des mesures à prendre et surtout de ne pas de renouveler par le référendum des décisions qui peuvent être pris de meilleures façons en petit comité (les peuples sont pour eux incapables de comprendre).
Nous y voyons bien là la démarche d'une Europe de plus en plus dirigiste gouvernée par ces lobbys financiers et cette caste d'économistes libéraux.
Et d'indiquer qu'il faudra face au niveau de la dette encore plus d'intégration Européenne et de faire une Europe tout compte fait du gratin capitaliste.
Un des économistes s'est, dans un moment d'égarement, lancer dans l'idée qu'en France il fallait commencer par récupérer les milliards laissés pour compte en tant qu'impôts concernant les heures supplémentaires, il a eu droit à la réaction de ces condisciples de manière véhémente.
Sur la question de mettre les banques sous tutelle, même résultante, ce serait une sacrilège pour ainsi dire.
Et les uns et les autres de préconiser de suivre l'exemple allemand, de se serrer le ceinture, et donc de tenir aux Français un discours de vérité et un projet en leur disant que ça ira mieux demain s'ils acceptent l'austérité : un projet qu'il faudra d'ailleurs présenté d'urgence pour le sommet du G20 en Novembre.
Il faudra, disent-ils « du sang et des larmes » mais pour eux les français sont prêts à l'accepter si on leur dit la vérité, ce qui n'aurait pas été le cas jusqu'à présent dans tous les sommets européens ou du G20, en clair tous ces suppôts du capital ont donc mentis dans leur réflexion sur la crise qu'ils considèrent comme une crise systémique bancaire, certainement la plus grave depuis l'existence du capitalisme et qu'ils n'arrivent pas à la juguler.
A aucun moment, ces individus, n'ont soulevé d'autres alternatives que celle d'une austérité généralisée à toute l'Europe pour redresser, tout compte fait, la barque du capital, plus que jamais enlisée dans les sables mouvants de la spéculation et de taux d'intérêts de plus en plus élevés pour relever les profits financiers que réclament les actionnaires.
Ils ne viendraient pas à l'idée de prendre des mesures d'austérité en direction de ces actionnaires qui qui profitent des dettes pour exiger des agios fina nciers énormes dépassant plus de 20 % et quelquefois plus.
La question est d'autant plus posée que la recapitalisation des banques nécessitent des prêts des états et du même coup des taux d'intérêts en core plus énormes,en somme un cercle viceux.
L'idée de recapitaliser est une mauvaise idée, il faut nationaliser, mettre en place un pool bancaire national et d'autres régionaux, à faible taux d'intérêt, c'est le seul moyen de redresser notre économie, de redonner des salaires convenables, de faciliter l'emploi et la formation professionnelle.
Tout compte fait, ce débat nous renseigne sur les options qui sont entrain de se préparer et en particulier une austérité sans précédent pour les peuples européens qui serait décidée à Cannes le 23 octobre prochain.
Nul doute qu'il faudra se bouger et que le journée de manifestations et de grève de 11 octobre devra être confortée par d'autres luttes avec des convergences plus fortes encore entre les syndicats européens.
Il faudra être très attentif à la tentative de faire gober l'idée que les français sont des gens de bon sens et qu'ils savent que la dette nécessite des mesures sévères d'austérité. Et le fait que ces économistes de droite, sociaux libéraux, aient pu, dans « Cdans l'Air » dire que de toute façon les français ne font pas fait grève parce qu'ils sont déjà entrain d'appliquer eux-même l'austérité dans leur vie, montrent que nous sommes face à une offensive visant à enfermer les travailleurs dans la fatalité pour qu'ils restent dans l'expectative jusqu'aux élections.
A nous donc d'inverser les choses et de faire en sorte que l'on ne se contente pas de constater les dégats, de contester les mesures prises ou annoncées mais bien de mobiliser les salariés et les retraités à partir de leurs problèmes et de présenter des alternatives positives.
Celles du PCF et du Front de gauche autorise cette démarche qui doit être débattue largement avec les travailleurs et l'ensemble de la population.
Oui, il y a une solution, celle de démanteler ce sytème financier qui nous mène par le bout du nez depuis trop longtemps.
Bernard LAMIRAND