BRUXELLES LE BAL DES SPECULATEURS
Publié le 11 Février 2010
"Les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE) doivent se réunir jeudi 11 février, à Bruxelles, dans une ambiance de crise. Avec le président du Conseil, Herman Van Rompuy, ils réfléchissent à la meilleure façon de créer un "gouvernement économique" du Vieux Continent, en améliorant la surveillance macroéconomique" est-il annoncé dans lemonde de ce jour.
Le "tristounet" président du conseil européen Van Rompuy, créature de la constitution libérale imposée aux peuples européens, réunit ce jour les chefs d'états pour juguler une nouvelle crise qui pourrait s'étendre à toute l'Europe en commençant dans les pays les plus exposés comme la Grèce, le Portugal, l'Espagne.
Elle sont loin les paroles de tous ces chefs d'états affrontant le dragon amoral du capitalisme financier lors du début de la crise en 2009.
Les marchés financiers, actuellement, s'en donnent à cœur joie sur la bête grecque et la dette qui enfle et va continuer à enfler est l'occasion de s'en mettre plein les poches en sachant que les apprentis sorciers d'états les ont pourvus de milliards d'aides pour combler leur monnaie de singe. Ils savent aussi que tout cet argent en toc qu'ils ont mis en circulation sera pris en charge par les Etats et donc les contribuables (petits).
Et le gouvernement grecque, socialiste, n'a évidemment pas l'objectif de faire autrement que les autres gouvernement et de s'en prendre à la bête à profit.
Il fallait entendre, hier, dans l'immense manifestation à Athènes, le cri du peuple s'indignant que les mesures à prendre aillent vers ceux qui ne sont pas responsables de la crise et de l'endettement alors que les brebis galeuses du capital seront graciées.
Les mesures en effet sont clairement destinées à faire payer les travailleurs et les petites gens comme on dit et Papandréou Ier ministre grec les énumérait hier dans la presse française:
"Gel des salaires, baisse de 10 % des primes, diminution de 30 % des heures supplémentaires, arrêt total des embauches en 2010, sauf dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la sécurité.
Il a aussi présenté les principes de la réforme fiscale, comprenant une nouvelle fiscalité immobilière, l'augmentation des taxes pour les sociétés off-shore, l'imposition de la propriété foncière de la puissante Eglise orthodoxe de Grèce et une nouvelle grille d'imposition taxant davantage les gros revenus. Cette mesure vise à imposer, avec un coefficient de 40 %, les revenus supérieurs à 60 000 euros au lieu de 75 000 euros actuellement."
Cet exemple montre bien vers où se dirigeront les politiques mises en œuvre pour faire payer la crise, non pas aux spéculateurs, aux actionnaires, aux détenteurs de fonds spéculatifs, aux banquiers, aux paradis fiscaux mais bien à l'ensemble de la population européenne et aux salariés particulièrement visés.
Pour jeter le change en Grèce et demain ailleurs, on a mis quelques mesurettes concernant quelques taxes en direction de la propriété foncière et une modeste grille pour taxer un peu plus les gros revenus mais l'essentiel c'est bien de réduire le prix de la force de travail et de toucher aux acquis sociaux comme la retraite et la santé.
Voilà clairement énoncé les politiques européennes qui vont se développer pour remettre du beurre dans les épinards des avoirs capitalistes.
Quand "Madame Lagarde du capital" et Sarkozy nous disent en chœur que l'année 2010 va être une année très difficile et qu'il faudra prendre des mesures pour redresser l'économie, nous en voyons l'émergence à travers la situation grecque et les remèdes de la communauté européenne libérale qui se réunit aujourd'hui.
La Grèce est le signal de la curée sociale qui se préparent dans tous les pays européens.
Déjà, à nouveau, la sociale démocratie européenne baisse son froc et s'apprête à obéir "aux désidératas" des spéculateurs qui ont d'ailleurs pignons sur rue à Bruxelles.
Si vous observez bien le comportement actuel de tous les organismes bancaires européens chargés de soit -disant mettre de l'ordre dans l'économie vous ne verrez que des mesures affectant les petites gens et par contre rien contre les spéculateurs.
Ils sont protégés par une sorte d'immunité.
Spéculateurs, actionnaires véreux, banquiers profiteurs go home.
N'attendons rien de cette Europe de M.
Ils nous restent qu'une chose nous mobiliser partout à l'exemple des grecs.
Je rêve d'un grand mouvement de lutte au niveau de l'Europe.
Alors qu'attend la CES… que les poules capitalistes ont des dents !!!
Bernard LAMIRAND