BOURSE: PANIQUE OU NOUVELLE ARNAQUE ?
Publié le 5 Février 2010
CAPITALISME : RECHUTE OU… ?
A lors que l'on nous disait (les experts du système) que la crise était en voie de résorption, que le malade entrait en convalescence, que les seuls vestiges restaient l'évacuation d'un trop plein d'emplois et qu'il faudrait un peu plus de temps pour réguler le chômage, voilà qu'un nouvel accès de fièvre s'empare des places fortes de l'argent roi ce matin.
La remontée de l'emploi que les experts voyaient apparaitre aux Etats-Unis semblent être un canular et les Etats-Unis plongerait, d'après les dires de certains, vers la poursuite d'un chômage déjà massif dans ce pays.
Du même coup s'envole l'idée du retour à la croissance, l'hirondelle des Etats-Unis ne fera pas le voyage vers l'Europe, n'annoncera pas le printemps de l'emploi et le retour à l'activité. Les faiseuses d'anges de l'emploi comme "Lagarde du capital français" ne peut qu'une nouvelle fois que se contredire.
Plus grave encore, une rechute grave de la crise semble se dessiner à travers la faillite d'un certain nombre d'états qui n'ont plus les moyens de payer, comme la Grèce et l'Espagne. L'endettement a pris de telles proportions que la banqueroute et la panique gagne les sphères des états et des banques de ces pays.
Ce qui se passe actuellement en Grèce est évocateur d'une situation qui peut faire des petits partout en Europe et dans le monde: la monnaie de singe, il faut bien que quelqu'un la paye un jour, et c'est qui se passe en ce moment, et la note est présentée à tous les travailleurs.
Les mesures antisociales qui sont prises actuellement, particulièrement en Grèce et en Espagne et dans certains pays de l'Est européen, atteste de cette abstinence pour les populations qui se mitonne actuellement dans tous les pays de la zone Europe.
Chômage massif, destruction de capacités industrielles et des services publics, abaissement des salaires et des retraites, remise en cause des protections sociales, impôts nouveaux à la charge des petits contribuables, la liste pourrait encore être allongée de cette purge auxquels nous trempent nos gouvernants et la bourgeoisie pour assurer de nouveaux festins pour les riches.
Pierre Ivorra, dans ces écrits dans l'humanité, soulevait ce risque de rechute ou de poursuite d'une crise durable et donc systémique du capitalisme.
L'antidote n'est pas dans des compromis boiteux mais bien de poser les questions de fonds dans la population et chez les travailleurs. Des luttes s'engagent notamment en Espagne, en Grèce et en France les cheminots, la fonction publique agissent et dans de nombreuses entreprises du privé et particulièrement dans la métallurgie, des actions ont lieu en ce moment et traduisent une autre idée que celle de réclamer une bonne prime de départs comme compromis.
Dans le courrier fédéral de la métallurgie nous est annoncé des luttes et des résultats revendicatifs en matière de salaire qui viennent contrecarré les politiques d'austérité. J'en citerai deux que je viens de connaitre: celles des sidérurgistes de Fos sur Mer et de Florange en Moselle. La bataille de salaires est la riposte appropriée face à la volonté du capital de nous faire payer les dettes qu'il a dû contracter pour redresser le taux de profit de ces actionnaires.
C'est cette voie là qu'il faut prendre, l'alternative à la crise n'est pas de sauver le capital en l'accompagnant dans sa quête d'ajustement mais bien en le contredisant par les salaires et les retraites, pour l'emploi et pour dépasser ce système devenu fou.
Les décisions de la CGT d'organiser un vaste débat et de mettre sur le pont toute ces capacités militantes et en particulier ses dirigeants nationaux et départementaux sur le terrain pour engager des batailles de ce niveau me parait être le bon axe pour troubler voir démonter les stratégies du capital qui ne vise qu'à nous faire payer la crise, de la faire payer en déconstruisant l'édifice social acquis depuis l'existence du mouvement syndical.
Le réponse est bien le prix de la force de travail et de procéder à la baisse voir à la disparition du dividende.
Dans tout ce tohu-bohu, il est un grand absent, le mouvement syndical mondial et celui de l'Europe.
Je pourrais dire: " Anne, ma sœur Anne, ne vois tu rien venir" et dire que le "barbe-Bleu" peut opérer en toute quiétude devant ce retard ou plus grave encore , cette absence. Oui, regrettable, que d'entendre la voie fluette et presque inaudible en ce moment de nos organisations européennes qui devraient être en première ligne quand on touche aux travailleurs européens, à nos camarades grecques, qui eux, ont décidé de ne pas attendre la saint Glinglin pour agir. Comment qualifier une organisation comme la CES qui projetait de faire du 24 mars une grande journée d'action au niveau de l'Europe et qui quelques jours plus tard rend les armes au moment où le capital frappe les travailleurs.
Oui, l'Europe des travailleurs est encore à construire.
Alors une seule chose en ce moment, encourageons toutes les luttes, toutes les luttes.
Bernard LAMIRAND