BESSON L'IDENTITAIRE
Publié le 11 Octobre 2009
PHOTO MARQUAGE DES MIGRANTS
BESSON L’IDENTITAIRE
Sur canal plus, ce dimanche, nous eûmes droit à la présence de ce ministre de l’identité nationale, Eric Besson.
Je me souviens que Madame Veil avait fait la moue devant une telle désignation d’un ministère quand Sarkozy l’avait engendré.
Qu’en pense-t-elle aujourd’hui ?
Un gaulliste comme René Cassin qui a tant fait pour la déclaration universelle des droits de l’homme n’apprécierait pas cette tournure identitaire.
On me dira que je pratique l’amalgame, non ! Mais quand même, de voir des hommes, des femmes et des enfants embarqués manu-militari parce qu’ils sont clandestins et sans papiers est pour moi une honte pour ce pays qui s’est battu pour les droits de l’homme.
Pour moi et pour ceux qui aiment cette planète, la terre est notre patrie, et aucune frontière ne saurait nous en dispenser.
Nous sommes des internationalistes et un communiste l’est naturellement.
Quand j’étais enfant, on m’apprenait à l’école une belle chanson « si tout les gars du monde voudraient se donner la main on ferait une ronde » ; belle chanson qui raisonne encore dans ma tête quand je vois ces reportages à la télévision où l’on traîne des hommes comme des bêtes vers des camions du désespoir pour les expulser.
Avec ce Monsieur Besson, la ronde est nationale, elle est sélective, elle rejette ceux qui n’ont pas d’argent et pas d’autorisation.
Rien que ce mot identité nationale me fait frémir.
Cela rappelle des tristes périodes ou il y avait de bons et de mauvais français.
L’immigré, le sans papier n’est qu’un hors la loi qu’il faut vite ramener au pays d’origine.
Petitesse de cet homme quand la journaliste lui indique les charters et qu’il rectifie d’un ton dédaigneux comme étant un avion de transport.
Ce chasseur de sans papiers a bien tenté d’expliquer sa politique, celle d’expulser les passeurs, mais derrière ce refuge il y a les décisions de reconduire tous ces miséreux fuyant souvent des pays en guerre ou de dictature que ce soit en Afrique ou en Asie.
Comment peut-on dire que des afghans et des irakiens qui demandent refuge soient considérés comme des clandestins et pas des réfugiés venant de pays où ils risquent l’arrestation, la torture, la mort.
Et puis, cette misère du monde qui nous explose à la figure n’est-elle pas celle de ce système qui laisse de coté des centaines de millions d’être humains alors que d’autres s’engraissent et peuvent pénétrer en France sans aucun problème parce qu’ils ont de l’argent.
Eux n’ont pas besoin de passeurs.
Regardons aussi cet argent être transporté là où cela rapporte le plus : pas besoin de passeurs, les coffres forts des banques sont ouverts sans grandes formalités.
La circulation des capitaux pour le profit n’a pas de frontière mais l’être humain sans ressources qui veut circuler et habiter là où il le désire se trouve devant une frontière : l‘identité nationale.
Grand acte de chrétienneté de ce prélat de Lourdes qui s’en lave les mains de ces migrants qui vont en pèlerinage à Lourdes et qui se font arrêter pour que Besson puisse présenter à son maître un bon bilan.
République Française, conteste à ces individus de nous offrir ce triste spectacle de ces chasses à l’homme du coté du calaisis, ma région d’origine.
France, réveille- toi et chasses cette milice identitaire.
Bernard LAMIRAND