BEN ALI A DEGAGE
Publié le 15 Janvier 2011
BEN ALI A DEGAGE
C'est pas tous les jours que nous avons des bonnes nouvelles.
Le peuple tunisien a balayé le despote et sa maffia.
C'est une grande nouvelle pour tout ceux qui se battent pour mettre par terre, dans ce monde capitaliste, les roitelets et fondés de pouvoir que celui-ci emploie pour tenir les rênes des Etats et imposer la dictature du profit.
Hier soir, il fallait voir les "gueules" des perroquets médiatiques français face à un événement qu'ils n'avaient pu déceler à temps dans leur cage du cirque médrano médiatique.
Eux, qui ont sciemment caché pendant des années ce régime honni par le peuple tunisien, se donnaient alors des airs de "je vous l'avais bien dit", et de renchérir soudain contre ce régime corrompu et despotique.
Il n'y avait pas que des perroquets télévisuels. Il y avait aussi tout le saint-frusquin monde politicien qui avait "bagé" * pendant près de 23 ans le cul du tyran et il fallait les voir se précipiter sur les chaines de télévision pour administrer leurs doctes conseils aux insurgés. Ils oublient de dire qu'ils avaient profiter du système et de belles vacances payées sur la misère d'un peuple qu'ils considéraient toujours comme un peuple colonisé.
Pendant ce temps, à l'Elysée, Nicoléon et le sacristain de Matignon, s'enfermaient au château pour produire une fade déclaration constatant le changement de situation et donnant, eux aussi, leurs recommandations aux révoltés. La crainte que leur acolyte tunisien atterrisse en France les a affolé jusqu'au moment où ils ont appris que le despote et toute sa "pétée" avait trouvé refuge chez d'autres tyrans en Arabie.
Eux aussi ont vanté les qualités de Ben Ali. Tout simplement parce qu'il assurait le service des intérêts du capital dans cette zone géopolitique à haut risque.
La politique internationale de la France montre à quel point elle est inféodée aux Etats-Unis d'Amérique et à sa succursale le FMI, à l'Otan. Jamais notre pays n'aura été aussi loin dans l'acceptation de régimes corrompus. Un débat national devrait s'engager sur l'indépendance de la France en matière de politique étrangère.
Ce gouvernement et ce président ont bien montré qu'ils tenaient à ce que jusqu'au bout le sire de Tunis soit défendu, au point qu'à l'Assemblée nationale, à une question du député communiste Jean Paul Lecocq, la pète-sec Alliot Marie, ministre des affaires étrangères, qui n'a rien d'une diplomate, s'était lancée dans une de ces vieilles ruades coloniales proposant d'envoyer des forces de l'ordre pour aider Ben-Ali à dompter la rue.
Rien que pour ce vomi, cette dame n'a plus rien à faire dans ce quai d'Orsay.
Ben Ali vient "de dégager", comme le montre une photo dans l'Humanité d'une jeune femme révoltée, on aimerait que la contagion gagne partout ce monde capitaliste et que le mot "dégage" soit sur toutes les pancartes de ce qui souffrent de ce capitalisme en ce moment de crise.
Dégage Sarkozy, dégage Merkel, dégage Strauss-Kahn, dégage Berlusconi, dégage Barroso etc.
Y a du boulot pour tous les peuples en ce moment qui subissent les cures d'austérité et les atteintes aux libertés.
Bernard LAMIRAND
* Vieille expression picarde (Embrasser le derrière du diable)