AUBRY ET LA RETRAITE A 60 ANS
Publié le 1 Mars 2010
J'ai regardé dimanche dernier l'émission de Canal Plus d'Anne Sophie Lapix consacrée à la politique avec comme invitée principale Martine Aubry.
J'ai surtout retenu les dénégations de la première secrétaire du PS sur l'interprétation de sa répartie concernant le passage de l'âge de la retraite à 61 ou 62 ans.
Elle connait la question, dit-elle, face à l'insistance de la présentatrice qui soulignait qu'elle remettait en cause, tout compte fait, l'âge légal de départ en retraite à 60 ans.
Et la brave Martine, une connaisseuse, c'est vrai elle a été ministre du travail du temps de la gauche plurielle et avant ancienne directrice du travail, où elle n'a guère brillé pour les travailleurs; j'en sais quelque chose à l'ANACT (Agence pour l'amélioration des conditions de travail) où elle représentait le gouvernement et auparavant la direction du travail.
Quand elle a développé à Canal Plus qu'elle était pour la retraite à 60 ans comme socle pour avoir droit à la retraite, quelque soit le nombre d'années de travail, en précisant que cela n'avait rien à voir avec le nombre d'années de cotisations, Martine Aubry savait ce qu'elle avait dit dans l'interview.
En fait, 60 ans, c'est pour elle une mesure qui compte pour du fictif, l'essentiel étant le nombre d'années cotisées (d'ailleurs elle souligne qu'un salarié n'ayant pas le nombre de trimestres cotisés pour l'avoir à taux plein peut le demander) et elle sait très bien que c'est cette variable d'ajustement des trimestres qui comptera pour faire passer la retraite réelle largement au-dessus de 60 ans.
Qui demain, avec l'insuffisance en trimestres cotisés et en prestations réduites acceptera de partir à 60 ans sans le taux plein ?
Anne Marie Lapix, tout aussi futée qu'elle est, n'a pas vu la béance entre le terme 60 ans et le nombre d'années cotisées que Martine semble se référait pour l'avenir.
La question qui aurait dû être posée, mais il n'est pas trop tard, à Martine Aubry, c'est de savoir si elle s'engage à rester aux 41 années (2012) de la loi Fillon de 2003 ou mieux encore qu'elle prend position comme la CGT pour la retraite à 60 ans en incorporant les années d'apprentissage, de stages, et toutes les périodes de chômage et de précarité avec les années de pleine activité pour avoir le taux plein.
Voilà la vraie question à poser à la secrétaire du PS et on verra si sa langue a fourché lors de l'interview.
Je propose à tous mes lecteurs d'over-blog et de face-book en particulier de lui poser la question et si je me suis trompé, j'irai faire amende honorable à Lille, en buvant une bonne pinte de bière avec un gros cornet de frites lilloise.
Bernard LAMIRAND