AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Publié le 3 Juillet 2012

 

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A Monsieur HOLLANDE Président de la République

mardi 3 juillet 2012

Monsieur le Président,

J’avais interrompu, au moment des élections, de m’adresser au Président de la République par le biais de mes lecteurs sur mon blog en espérant ne plus avoir à le faire.

Votre orientation vers l’austérité « Merkozy » ( appelons un chat un chat) m’y conduit à nouveau.

Je ne suis pas déçu de mes votes, mais je pouvais espérer quand même ( je suis un grand naïf…) que l’arrivée de la gauche au pouvoir et d’un gouvernement avec toutes ses composantes de gauche aurait pu changer l’habituel cours des choses depuis 1981 où les socialistes, quand ils accèdent au pouvoir, renient leurs engagements électoraux ( pas terribles d’ailleurs) et demandent d’être réalistes ( ce qui s’entend : « soyez raisonnables ») ;  les scénarios que nous avons connu en 1982 avec le plan de rigueur et en 1998 avec Vilvorde ( « Jospin on n’y peut rien ») sont à nouveau entrain de se reproduire.

Votre premier ministre n’a pas employé ces mots, mais cela y ressemble quand il mise tout sur le règlement de la dette alors qu’il faut redonner du salaire par le biais du SMIC qui sont les vrais ingrédients pour la croissance et l’emploi et réduire ainsi cette dette dans le temps et en faisant payer les revenus du capital.

je l’ai entendu ce jour dans sa déclaration de politique générale, hormis les bonnes intentions et des mesures sociétales et démocratiques auxquelles je souscris, rien ne vient contredire ce que j’ai dit auparavant : votre acquiescement aux mesures d’austérité de la Communauté européenne de Merkel et Sarkozy condamne irrémédiablement vos intentions et celles de votre premier ministre ce jour.

Je trouve insuffisantes les réponses que Monsieur Ayrault a apporté à André Chassaigne Président du groupe de la gauche démocratique et républicaine. Ses affirmations concernant les politiques salariales qu’ils comptent mettre en mouvement restent très aléatoires puisqu’elles reposent sur le contrat uniquement.

Vous avez voulu la majorité absolue pour ne pas avoir à composer avec l’autre composante de la gauche, le Front de gauche et son programme l’humain d’abord. Ce programme vous aurait obligé à tenir compte de son existence notamment de ne pas accepter les mesures d’austérité de l’Europe libérale avec sa règle d’or qui viendra contrecarrer tous les actes sociaux indispensables à une vraie reprise.

Le travail demandé à Monsieur Van Rompuy, président du Conseil des gouvernements européens de sabrer dans les dépenses sociales en est l’illustration.

Monsieur le Président, vous n’avez pas été élu seulement que par des électeurs socialistes ;  vous avez eu mandat aussi des électeurs du Front de gauche pour mener une politique de progrès social : plus de quatre millions ce n’est pas rien !

Vous ne les respectez pas et votre majorité non plus quand celle-ci leur refuse la place auquelle ils ont autant de droit que la droite pour la présidence de commissions.

Vous préférez estimer les banquiers, je ne vous fait pas un procès d’intention, mais vous avez signé un texte qui leur permet à nouveau de s’en sortir au dépens des peuples et ils vont continuer à se faire du fric avec les crédits accordés par la BCE.

Vous préférez gouverner avec les crânes d’obus de la finance et ces milieux qui vous sont proches, de ces gens dressés idéologiquement par le libéralisme et  de cette faune qui peuple toujours les allées du pouvoir et des médias.

Vous avez fait obédience le semaine dernière à Bruxelles à toute cette maistrance du capital européen et mondial et à la finance internationale.

Vous n’avez pas été recadré car vous exécutez intégralement le menu que nous ont concocté Madame Merkel et Monsieur Sarkozy.

Ne le niez pas ! La finance que vous aviez considéré comme votre ennemie vous a enveloppé dans la tunique de Nessus , présent funeste à celui qui la reçoit.

Vous avez, tout compte fait, pour une petite bouchée de croissance hypothétique inscrite en annexe du texte, capitulé en rase campagne pour appliquer tout le traité Merkozy auquel vous allez demandé à votre majorité socialiste de la voter et vous aurez sans aucun doute l’accord de la droite sarkozienne qui s’est félicité cet après midi de votre volte face.

Vous avez donc renoncé à votre engagement pris devant tous les français de renégocier cette escroquerie qu’est le mécanisme européen de stabilité (MST) et la règle d’or.

Beaucoup de gens ont voté pour le changement : le vrai. Je vous vois encore, le jour de votre intronisation, vous rendre là où Pierre et Marie Curie avait travaillé pour le bien du peuple et de la France et je vous vois aussi rendre hommage à Jules ferry pour l’école.

Est-ce seulement une image évanescente ?

Les gens du peuple vous ont salué comme ces chercheurs de l’institut Curie, comme aussi tous ces travailleurs que vous aviez visité durant votre campagne électorale et à qui vous avez fait promesse de les aider comme ceux de Still-Saxby proches de chez moi ou encore ceux de Citroën Aulnay qui attendent de vous une solution nette et sans bavures contre ces retors de la finance et du profit à bon compte, de même contre cet aventurier, le sinistre Mittal qui avait roulé dans la farine Sarkozy à Gandrange et qui s’apprête à le faire à Florange si vous n’y mettez pas bon ordre avec votre ministre du développement productif Monsieur Montebourg.

Mais il semble bien que vos bonnes intentions de campagnes sur des sujets comme le devenir industriel soient déjà en rade et que pour les centaines d’entreprises menacées dans leur existence se préfigurent les habituels plans d’accompagnement dit sociaux.

Cette droite et cette bourgeoisie ont gagné à Bruxelles la coupe d’Europe du fric et dans cette coupe coule à flot le champagne des dividendes rassurés par l’austérité que toute l’Europe est entrain d’appliquer et vous avec.

Le Président de la Cour des comptes, votre ami, un ami aussi de Sarkozy, qui l’a désigné, ne vient-il pas de commettre un rapport, j’allais dire un sentence d’austérité, concernant la tenue des comptes et les dettes auxquelles il soumet les travailleurs à des sacrifices au même titre que les incendiaires qui eux ont déjà pris leur précaution.

Le diagnostic a été fait, la dette doit être comblée nous dit Monsieur Migault, pas un mot sur les vrais responsables de cette dette : la finance internationale et celle de la France avec ses banquiers que nous aurions jamais dû dénationalisé après 1981.

Ce diagnostic évite soigneusement de parler de coût du capital et le Président de la Cour des comptes est comme le curé de mon village, qui s’en prenait toujours aux enfants des pauvres quand une frasque était commise par les fils et filles des riches :  les enfants des pauvres écopaient de punitions imméritées.

Je sais, la situation n’est pas facile, le capital domine ce monde et dicte ses ordres ; il faut avoir le courage de l’attaquer à la racine du mal,  Monsieur le Président, mais vous le faites pas !

Il faut dire que votre entourage ne respire guère le profond de cette classe ouvrière laissée pour compte que la droite extrême tisonne sans arrêts, je viens de voir que vos amis de Terra-nova ont trouvé la bonne recette : s’en prendre aux coûts du travail et en particulier à cette classe ouvrière dont ce « think tank »  dénie l’existence même.

Ce  n’est pas neuf de s’en prendre aux dits « coûts du travail », Monsieur le Président, d’autres avant s’y sont essayés : regardez les résultats et l’appauvrissement des plus pauvres et l’enrichissement des plus riches.

Vous allez tenir conférence sociale ;  vous allez, dites vous, écouter le monde social ; mais dans ce monde social il y a des intérêts opposés entre le capital et le travail : vers qui allez-vous faire pencher le fléau de la balance ?

Il semble bien que déjà ce fléau a penché vers le capital par le fait de votre dérisoire revalorisation du SMIC.

Monsieur le Président, peut-on encore plumer celui qui perd ses plumes depuis la rigueur de 1982 et celles depuis qui ont amené la part des richesses créées à être récupérer plus fortement encore par les actionnaires au détriment des salariés et des retraités.

Vote ami Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, lui, n’y va pas par quatre chemins : il intime l’ordre de passer à une augmentation de la TVA qui frappera les bas et moyens revenus du travail particulièrement et une CSG que paieraient les retraités et dont seraient exonérés les entreprises qui n’acquitteraient plus alors leur cotisations sociales.

Alors, votre sommet social à quoi rimera t’il si vos inflexions sont en direction des possédants et de ceux qui ont mis le pays et le monde à sac ?

Monsieur le Président, votre prédécesseur avait acquis la triste renommée d’être le Président des riches, ne prenez pas la même tunique, ne devenez-pas le Président du reniement.

L’humain d’abord devrait être votre doctrine.

Le communiste que je suis pense qu’il n’est pas trop tard pour choisir le bon camp : celui du peuple et pas celui de l’argent roi et de ses lobbys et de ses « think tank » qui règnent en maitre dans les palais des pouvoirs.

 

Bernard LAMIRAND

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

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