RETRAITE: aprés les attaques de Kessler voici celles de Parisot
Publié le 19 Septembre 2009
RETRAITES: LE MEDEF VEUT DONNER LE COUP DE GRACE A LA RETRAITE PAR REPARTITION
Dans cette
première quinzaine de septembre, à travers toutes les vicissitudes de la rentrée, une déclaration de Madame Parisot du Medef est passée inaperçue ou s’est banalisée dans le tas de déclarations du
moment.
Madame Parisot considère certainement que la meilleure défense c’est l’attaque.
Et évidemment les charges sociales comme dit le patronat doivent être revues à la baisse.
Après avoir bénéficié d’un superbe cadeau à travers la disparition de la taxe professionnelle, Madame Parisot attaque le gros morceau de la retraite.
Je la cite : Une "vraie grande réforme" des retraites, susceptible notamment de mettre en place "un système mixte alliant répartition et capitalisation", constitue une "priorité absolue", estime dans Le Monde daté de jeudi la présidente du Medef, Laurence Parisot.
On n’est jamais mieux servi que par soi-même dit un proverbe.
En effet, Madame Parisot n’a qu’à demander à Sarkozy : il s’exécute.
Nous aurions pu penser, après les déboires des fonds de pensions et de capitalisation, notamment dans les pays anglo-saxons, où beaucoup de retraités et futurs retraités ont tout perdu dans la crise, que le MEDEF se serait fait discret sur cette question.
Et bien pas du tout.
Cette annonce de Madame Parisot vaut son pesant d’or : de l’or en pagaille pour les comptes patronaux. D’une part imposer un système mixte où les cotisations seraient supportées en grande partie par les salariés et d’autre part engranger des sommes considérables dans des systèmes d’entreprises où pourraient dans un premier temps se mixer répartition et capitalisation.
Il me semble qu’à travers cette déclaration, le terrain se prépare pour les négociations prévues en 2010. Et nous savons à cet effet que le conseil d’orientation des retraites travaille de son coté à des démonstrations chiffrées comme quoi le système des retraites issu de la libération n’est plus durable.
Certains personnes bien intentionnées, comme on dit, avancent non seulement des annuités supplémentaires de cotisations conduisant à des prises de retraites après 65 ans mais une nouvelle conceptualisation du calcul de la pension à partir d’une valeur de point autant pour le régime général que pour les complémentaires.
Un système qui fonctionne à merveille pour les complémentaires Arcoo et Agirc car il permet au patronat de réduire le niveau des complémentaires depuis une dizaine d’années. Ce système agit en effet par une méthode où seraient combiné, déterminé, d'une part une valeur d’achat du point de plus en plus cher du point avec comme conséquences une distribution de points toujours plus réduite et d'autre part une valeur de point à la retraite minorée en fonction de la situation financière ou pour préparer des années de vaches maigres comme ils disent avec le fait de l’allongement de la durée de vie des générations futures..
Ainsi, plus besoin de trouver des rentrées financières nécessaires et donc de débarasser le patronat de cette cotisation entreprise (est non employeur) calculée sur l’assiette salariale et prise sur la valeur ajoutée que lui a imposé le législateur de 1945, en l’occurrence Ambroise Croizat ministre du travail et de la sécurité sociale.
Il est donc temps que le mouvement syndical réagisse et se prépare à affronter un nouveau plan de casse de nos systèmes de retraites par des propositions offensives et en particulier sur le financement par les entreprises.
Il est temps aussi que les partis de gauche réaffirment que le seul système de retraite où les salariés ne seront pas grugés c’est celui de la répartition et qu’il n’est absolument pas question de mettre même le petit doigt dans le système que nous propose Madame PARISOT : système bâtard pour un donner le coup de grâce à ce que Croizat a fait avec Pierre Laroque en 1945.
Rappelons enfin deux choses : la déclaration de Denis Kessler dans le revue patronale « Challenges » qu’il fallait mettre fin à un système hérité du conseil national de la résistance et d’autre part la bataille actuellement engagée par Obama aux Etats-Unis pour se doter d’un système de sécurité sociale à la française dit-il.
Oui il faut réformer les retraites en faisant payer les riches mais surtout pas en mettant le loup assurantiel dans la bergerie de la répartition.
Bernard LAMIRAND