SECURITE SOCIALE/ UN REMPART FACE A LA CRISE

Publié le 30 Août 2009

Sécurité sociale : un rempart face à la crise.

 

Croizat va bientôt être reconnu, par ses pourfendeurs, comme celui qui aura mis en place le système de protection sociale le plus juste du monde : ce que les experts appellent « le modèle social français ».

Lui et Pierre Laroque, deux personnages éminents de la libération, ont traduit dans les textes, la décision du conseil national de la libération de doter la France d’un système de sécurité sociale par répartition et solidaire à la libération, dans un pays exsangue et détruit.

 

Rappelons-nous, il y a peu, avant le déclenchement de la crise, les détracteurs de ce système étaient d’une violence inouïe contre ceux qui le défendait et en particulier la CGT et la parti communiste.

C’était des archaïques et l’ancien vice-président du Medef, l’assureur Denis Kessler, n’y allait pas par quatre chemins en invitant Sarkozy à se défaire d’un système hérité des communistes dans un notoire article paru dans la revue patronale ‘Challenges’.

 

Et bien, nous y voilà, les va t'en guerre contre la sécurité sociale ne peuvent plus tenir ce langage hyper-libéral du marché de la santé, la crise est survenue et dans la plupart des pays ayant préconisé et mis en place des retraites par capitalisation et des systèmes de santé privés, c’est l’écroulement.

Une défaite en rase campagne du système capitaliste que l’on n’exploite pas assez à mon avis.

Au point que cela fait débat en Grande Bretagne, Aux Etats-Unis, ou même Obama vante le système français et s’en inspire dans sa lutte contre les lobbys et les conservateurs des assurances privées américains pour établir une sécurité sociale pour tous dans ce pays.

 

Pour parfaire cet article, je vous cite quelques propos entendus ces jours-ci de la part de ces pourfendeurs de la sécurité sociale solidaire, obligés d’admettre la supériorité de notre sécurité sociale, je cite leurs propos  que j’ai trouvé en feuilletant  des blogs et des journaux qui, il y a peu de temps, nous qualifiaient de ringards :

 

"Le système de retraite français présente l'avantage d'être pour l'essentiel fondé sur la répartition : les cotisations prélevées sur les actifs sont versées aux retraités. Contrairement aux Américains, aux Britanniques et à tous ceux qui comptaient sur la capitalisation et les fonds de pension pour assurer leurs vieux jours, les Français ne verront pas leurs retraites fondre avec la tempête boursière ".

 

"La France est, devant la Suède, le pays de l'Union européenne qui dépense le plus pour sa protection sociale 'Le tiers du revenu moyen des Français provient de la redistribution. Cela lisse la consommation et amortit les chocs"

 

"Christine Lagarde elle-même, qui n'est pas la moins libérale des ministres du gouvernement, vante dans le dernier numéro de Newsweek le caractère 'équilibré' de l'économie française, le poids de nos dépenses de protection sociale, les bienfaits de l'assurance-chômage. Le système français, résume-t-elle, a été souvent critiqué pour sa lourdeur, mais 'en période de crise, il nous aide à résister au ralentissement ".

 

Je suggère donc, à tous ces pourfendeurs de la répartition et de la solidarité et en particulier Sarkozy et son gouvernement et le MEDEF, au lieu de casser le modèle social français en réduisant sans cesse le niveau des pensions, en  retardant l’âge de départ en retraite,  en diminuant les prestations de santé et de l’hôpital public, d’y mettre un terme et de donner à la sécurité sociale les financements nécessaires pour assurer avec encore plus d’efficacité ce qu’ils appellent « l’amortisseur sociale de la crise ».

Puisque le système français a permis à notre pays d’éviter les catastrophes sociales que subissent les retraités américains ou anglais et autres, il faut lui assurer sa pérennité.

Un moment propice s’offre à ce gouvernement pour renforcer la sécurité sociale et la retraite : le débat à l’Assemblée nationale du budget de la sécurité sociale à la session d’Automne.

Une mesure me semble indispensable pour la renforcer dans ce rôle d’amortisseur social, (je dirais plutôt de justice sociale) : le financement ;  et je préconise qu’au lieu de donner des milliards aux banques en ce moment,  l’on revoie les cotisations patronales pour non seulement combler les déficits précédents dus aux exonérations patronales mais que les cotisations des entreprises, notamment les plus importantes soient revues à la hausse pour mettre à l’abri toute la population.

 

Je me permets de rappeler que Croizat *avait dû batailler ferme en 1945 pour imposer la cotisation salariale et celle des entreprises à partir de l’assiette des salaires versés aux salariés. A cette époque, le patronat (CGPF) qui avait perdu toute crédibilité du fait de sa collaboration avec le régime Nazi et Vichy avait dû s’incliner.

 

L’histoire ne se répète pas dit-on, mais elle peut balbutier.

 

Elle va balbutier si on engage une lutte à la hauteur des exigences sociales.

 

Bernard LAMIRAND

 

  • Ambroise Croizat, ministre du travail et de la sécurité sociale de 1945 à 1947 a mis en place la sécurité sociale et d’autres lois sociales.
  • Ce ministre des travailleurs, le seul à avoir eu cette dénomination populaire, n’a même pas une salle portant son nom au ministère du travail. Une honte…

 

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
petit bjr en passant bon dimanche
Répondre
E
ami je partage totalement ton avisle systeme capitaliste a failli et les partis de gauche n'utilise pas assez cette arme contre luipour le financement de notre système socialmonsieur Peillon proposait une taxe Tobin pour aider les pays du Sud dans leur développement pour cela il parlait de 100 milliards nécessairesaprès un petit calculje me suis rendu compte qu'une taxe Tobin planétaire de 0.1% sur les transferts financiers rapporterait environ 730 milliars de dollars par ansoit 630 milliards de plus que ce que demande monsieur Peillon pour les pays du Sudavec ça on aurait sans doute de quoi faire pour aider les plus démunis sur terre non ?merci pour ton articleamitiés
Répondre
A
<br /> Merci de ton commentaire.<br /> Oui, il faudrait envisageait une taxe sur tous les mouvements de capitaux à l'échelle de la planète.<br /> Plus de dix mille milliards auraient consacrés à redresser les comptes bancaires des gros actionnaires de ce monde de privilégiés.<br /> L'argent existe donc.<br /> Le capitalisme montre ce qu'il est capable de faire: un immense gachis qu'il cache en apparence au travers de sa domination où il travestit la réalité à travers une gestion qui apparait comme<br /> indépassable et omnipotente.<br /> Nous avons une sécurité sociale encore en France mais regardons dans le monde peu l'ont et une taxe sur les capîtaux serait un premier pas vers une sécurité sociale mondiale.<br /> Amitiés. BL<br /> <br /> <br />