MEDECINE DU TRAVAIL NE PAS LAISSER LES DEMOLISSEURS AGIR

Publié le 22 Juin 2009

 

 

 

LA MEDECINE DU TRAVAIL UNE GRANDE CONQUETE DE LA LIBERATION

 

Je viens de lire la page de l’humanité consacrée aux médecins du travail et en particulier à la démission de ces médecins de France Télécom désarmés face à l’explosion du mal-être dans leur entreprise.

Excellent article qui mérite d’être connu dans tous les syndicats.

Naguère, à Usinor Dunkerque, comme secrétaire du comité d’entreprise j’ai eu affaire avec la médecine du travail, dans une usine productrice d’acier où les conditions de travail amenaient à de nombreux accidents, parfois mortels, plus de 100 morts et à des maladies professionnelles.

Nous avions un service médical important et les travailleurs passaient régulièrement des visites annuelles, très suivies, et souvent étaient dépistées des maladies graves.

On n’hésitait pas en dehors de ces visites à se déplacer lors de malaise, de fatigue, de dépressions.

La prévention était au cœur de la pratique de ces médecins.

J’apprends, par l’humanité, que le patronat voudrait maintenant porter à 4 ans le rythme des visites médicales périodiques au lieu de 2 ans.

C’est scandaleux.

Le dépeçage se poursuit.

Ces visites comme les déplacements des médecins sur les lieux de travail sont au cœur de la santé au travail.

Le fait de remplacer, entretemps,  par un infirmier, la visite médicale est une atteinte sérieuse à la prévention de la santé au travail.

L’infirmier n’est pas fait pour cela mais simplement pour donner des soins.

Cette attaque est dans le droit fil de toutes celles lancées pour remettre en cause tous les contenus législatifs de cette période de la libération où le ministre communiste Ambroise Croizat fit voter de nombreux textes de loi en faveur de la santé des salariés tant sur les services médicaux, la sécurité sociale et les accidents du travail.

Evidemment, ces lois n’ont jamais été acceptées par le patronat qui, à cette époque, faut-il le rappeler, était en état d’infériorité du fait de sa collaboration avec l’occupant nazi durant la guerre..

Je veux rappeler, ici, ce que disait Ambroise Croizat lors de la mise en place des services médicaux à l’entreprises : « Enfin une loi votée le 2 octobre 1946, qui s’insère dans le cadre général de la prévention, institue les services médicaux du travail.

Désormais, dans chaque entreprises ou groupe d’entreprise, un médecin assisté d’un service médical sera chargé de veiller à la santé et à l’hygiène des travailleurs. Des examens médicaux à l’embauche et au cours du travail permettront de suivre chaque ouvrier et d’empêcher ainsi que des maladies graves ne surviennent et ne le privent de sa pleine capacité de travail ».

Combien de salariés (es) ont pu, grâce à la médecine du travail, découvrir qu’ils avaient contractés des maladies graves décelées lors de ces visites. Combien d’entre eux, victimes de conditions de travail difficiles eurent droit à des améliorations et je me souviens de ces rapports médicaux au comité d’entreprise qui nous permettaient de discerner des atteintes graves aux conditions de travail et de santé.

Ancien membre du conseil d’administration de l’Agence pour l’amélioration des conditions de travail, combien de fois j’ai dénoncé les remises en cause de la santé au travail ; j’avais même demandé une enquête sur la fatigue au travail dans la métallurgie avec des experts autres que ceux désignés par le patronat : cela m’avait été refusé par les dirigeants de l’UIMM sous prétexte d’atteinte au droit de propriété privée.

La médecine du travail est un outil précieux à l’entreprise et le voir petit à petit disparaître à travers la réduction de ses missions est d’une grande gravité.

D’autant plus que la vie au travail, aujourd’hui, est toujours plus menacée par les conditions d’exploitation et de surexploitation de la main-d’œuvre.

De même toutes les conséquences de maladies qui se déclarent plus tard comme celle de l’amiante ou encore les troubles musculo-squelettiques.

A la Fédération CGT de la Métallurgie nous avons toujours eu un secteur très offensif sur ces questions avec notamment un camarade, Jean Hoddebourg, qui s’est dépensé sans compter.

Nul doute qu’aujourd’hui, le patronat veut mettre un terme à l’existence de la médecine du travail à l’entreprise comme il veut mettre fin à la sécurité sociale solidaire.

Alors ne nous laissons pas faire.

 

Bernard LAMIRAND

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités

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