PERE NOEL POURQUOI TU NOUS OUBLIES

Publié le 19 Décembre 2008

PERE NOEL POURQUOI TU NOUS OUBLIES !

Dernièrement, cher père Noel, je t’ai écrit une lettre pour te rappeler que j’existais et en te confiant mon adresse.
J’espérais avoir une réponse de ta part avant noël, mais rien ne vient.
Je sais que tu es très occupé en ce moment avec tous les cadeaux que tu es entrain de charger dans ta hotte, mais je me suis dit que tu n’oublieras pas un grand nombre de tes enfants qui s’interrogent cependant sur la nature de tes cadeaux et de leur destination.
Des enfants, des quartiers de Neuilly, m’ont raconté que tu avais souffert énormément lors de la distribution de leurs cadeaux l’an dernier.
A ce qu’il parait, tu as dû arrêter le travail et te mettre au repos pour des ennuis de colonne vertébrale.
Je ne voudrais pas que pareille mésaventure t’arrive cette année.
Si tu dois encore distribuer les cadeaux fiscaux de 15 milliards dans de si grosses valises, je conçois que tu risques à nouveau de te faire un tour de rein dans le passage étroit des cheminées résidentielles.
J’aimerai que tu me rassures et je te fais quelques propositions.
Ces cadeaux fiscaux, pourquoi ne pas les confier au secours populaire ou au secours catholique ?
Qui mieux qu’eux en feront la distribution à tous les enfants des quartiers populaires où l’on me dit que tu as du mal à trouver le chemin pour t’y rendre ?
Tu sais, j’ai lu dans les journaux, il y a quelques jours, que ton commis, le sieur Woerth faisait des siennes ; à ce qu’il parait, il est très fâché contre des intrus qui veulent lui rendre visite dans sa chère ville de Chantilly le 20 décembre où habitent ses amis comme l’agha khan qui attendent leurs cadeaux de fin d’année avec impatience.
Il semblerait que les enfants de gueux sont interdits à Chantilly parce qu’ils vont faire pitié et culpabiliser les enfants de riches qui ce jour-là fréquentent les belles vitrines.
Il est fâché parce que ce sont des gosses de pauvres qui vont le voir pour qu’il intercède auprès de toi ; dis-lui qu’ils ne feront aucun mal et qu’ils respecteront la quiétude de la cité.
Je sais, il y a des importuns, les communistes, ceux-ci viennent toujours pour revendiquer et ne souhaitent pas que ton commis fasse une distribution avant l’heure et qu’il ne reste plus rien le soir de noël dans les cheminées de Creil, une ville de déshérités.
Je sais, on me l’a dit, que dernièrement tu étais de passage à Compiègne, une autre ville où il y avait beaucoup de sans papiers bancaires présents à ta réception ; ces gens n’ont plus d’argent en France mais ont peut-être des comptes dans les paradis fiscaux.
Comment tu vas faire pour leur envoyer leurs cadeaux puisqu’ils n’ont plus de comptes bancaires en France ?
Vas-tu leur remettre leurs cadeaux de noël en espèces sonnantes et trébuchantes ?
J’ai appris, que ton commis avait fait les comptes de tous les cadeaux que tu veux distribuer, et je connais ta magnanimité pour savoir que tu ne rechigneras pas à la dépense, mais comment tu vas faire pour qu’il reste suffisamment de cadeaux pour cette masse d’enfants de gueux dont on me dit que les parents n’ont plus le sou à cause du chômage et des bas salaires.
J’espère que ton commis ne va pas faire comme l’an dernier : charger à mort ta hotte pour les belles résidences et oublier les petits cadeaux pour les quartiers populaires auxquels je te demande de veiller personnellement à ce qu’ils ne soient pas oubliés cette année.
D’ailleurs, j’ai demandé, à tous ces enfants qu’ils t’écrivent mais qu’ils viennent vérifier à Chantilly le 20 décembre que ton commis remplisse d’abord la hotte des quartiers populaires.
Après tout, tes enfants des beaux quartiers t’ont compliqué la tâche cette année, on m’a même dit  qu’ils s’étaient tellement servi dans ton compte en banque que celle-ci avait sauté et qu’en ce moment tu fais des pieds et des mains pour réamorcé la pompe.
Envoie leur le père fouettard et en même temps met au coin ton commis.

Causette

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article