23 MARS TOUS EN GREVE, TOUS DANS LA RUE
Publié le 19 Mars 2010
POUR UN GRAND 23 MARS SYNDICAL
Dimanche soir nous saurons si la droite a pris une nouvelle claque électorale et de quelle manière elle en tiendra compte.
L'abstention massive révèle cependant la frustration des travailleurs face aux politiques menées en alternance par l a gauche plurielle puis la droite depuis 2002 sur les questions sociales.
Cette défaite annoncée de Sarkozy révèle cependant des possibilités de peser sur les politiques actuelles antisociales accompagnant la crise.
Depuis le début de l'année 2010 et en pleine campagne électorale, le mouvement social a continué à agir et a pris même de la dimension tant qualitativement que quantitativement.
En effet, de nombreuses luttes ont éclatées, franchissent et dépassent le caractère défensif de l'année 2009 du "le sauve qui peut" par de fortes primes de départ à l'exemple de Continental Clairoix.
L'idée n'est plus de trouver un compromis "à reculons" avec ceux qui ferment et licencient.
De nombreuses batailles pour l'augmentation des salaires se développent en ce moment face au patronat qui cherche à faire des économies salariales pour rémunérer ses actionnaires et renflouer ses comptes après les frasques bancaires, la spéculation, les bonus etc.
L'enjeu est donc de taille puisqu'il oppose, dans un rapport de force, celui qui veut que sa force de travail soit reconnue et rémunérée à la hauteur de sa qualification, de la richesse créée, de sa créativité face aux actionnaires avides de dividendes, de stocks options, de bonus toujours plus élevés.
En faisant en sorte que le 23 Mars soit une journée de luttes, de grèves, de manifestations pour l'emploi, les salaires et les retraites, les conditions de travail, les organisations syndicales sont sur leur terrain de manière offensive et sur les solutions à apporter face à cette crise systémique du capital dont la note serait refilée au monde du travail.
Tout le monde doit participer à cette journée, non pas pour un coup de clairon sans suite, mais pour encourager toutes les luttes actuelles au plus profond des ateliers et services pour réclamer de la rallonge et pas se contenter de peccadilles.
C'est valable aussi pour les retraités dont ce gouvernement vient de leur attribuer des miettes.
Le 23 Mars peut faire des petits partout et annihiler toutes prétentions gouvernementales à nous faire payer la crise du système. Et je ne crois pas que c'est en faisant peur, en disant que demain ce gouvernement va frapper très fort que l'on va donner confiance à la lutte.
Méfions nous des cassandres, de ces messagers qui annoncent un malheur à venir pour que chacun s'enferme et se cloitre.
La peur n'évite pas le danger dit un célèbre dicton populaire; alors la meilleure façon de prévenir c'est bien d'agir et de créer des foyers de lutte au plus profond des entreprises avec les délégués du personnel, ces militants (es) élus (es) dont la responsabilité est d'animer les luttes revendicatives dont j'ai le plus profond respect.
A ce sujet, il me semble nécessaire d'engager un grand débat sur ce syndicalisme de la feuille de paie et de ce lien très fort au point de vue contenu de la fiche de paie entre ses différentes rubriques comprenant l'emploi, la qualification, le salaire brut, le salaire socialisé (protection sociale) comme rémunération de la force de travail et non pas coût et charges sociales.
Un autre proverbe dit: " les petits ruisseaux font les grandes rivières"; si nous nous y prenons bien avec le 23 mars, cette journée pourrait déboucher sur une multitude d'exigences revendicatives salariales sur le terrain, sur des luttes au plus près.
En ce moment, le cahier de revendication doit prendre le dessus sur les rencontres informelles, paritaires, de concertation que nous balance régulièrement le patronat et le gouvernement pour noyer le poisson revendicatif.
Vive un grand 23 mars et qu'en ce printemps 2010 les bourgeons de la lutte éclatent partout au risque de donner des allergies au pollen salarial à tous nos patrons.
Qu'ils toussent et s'étouffent devant le cahier de revendication, tant mieux, la meilleure façon dont ils auront à s'en prémunir c'est de céder à nos revendications.
Bernard LAMIRAND