23 MARS POUR UNE GRANDE MOBILISATION SYNDICALE
Publié le 3 Mars 2010
Depuis le début de l'année 2010, les travailleurs agissent davantage pour ne pas être le dos au mur face à la crise et en supporter les conséquences.
Une autre qualité des luttes se développe et sans dire que nous sommes sorti d'une approche limitée à la négociation de primes de départ en cas de plan de licenciements, se constate que de plus en plus les revendications salariales prennent le dessus.
Tant mieux.
Le prix de la force de travail est le première chose qui compte avec l'emploi.
Dans la métallurgie, secteur que je connais bien, de nombreuses luttes sur les salaires émergent en ce début d'année, le courrier fédéral de la Fédération CGT de la métallurgie en livre chaque semaine un contenu de plus en plus étendu.
Nous ne sommes plus dans une situation quasi défensive, même si celle-ci doit être organisée en cas de licenciements. Elle l'est d'ailleurs d'une autre manière que ces primes de délestage payée par le capital à l'exemple de ce qui se passe en ce moment dans le groupe Total où l'exigence d'une industrie forte en matière de raffinage l'emporte, la lutte de la SBFM Lorient en est un autre exemple.
Il me semble d'ailleurs que les salariés et les retraités saisissent bien que ces enchaînements de déconstruction sociale accompagnant la crise ne visent qu'à leur faire payer la note des banquiers et leur vérole spéculative.
Le chômage, l'abaissement du niveau des prestations retraites, les déremboursements de médicaments, les hausses d'impôts à l'exemple de la demi-part supprimée pour les personnes seules - alors que les banquiers et les actionnaires du CAC40 regarnissent rapidement leur coffre-fort- les amène à réagir et à exiger des hausses de salaires.
Ces luttes (pour), de plus en plus nombreuses, sont à développer partout dans le privé comme dans le public.
La revendication salariale est la pierre d'achoppement principale entre le capital et le travail.
Nous le savons: c'est dans le (B- A- B- A) syndical.
L'unité syndicale, dans le lieu de travail, y compris le plus petit, est crucial pour ce rapport de force grandissant à l'opposé de celui du capital et des actionnaires.
Les revendications doivent être l'affaire de tous les salariés et le rôle des délégués du personnel est crucial pour les établir, les déposer et agir par l'action avec eux.
Nous sommes en début d'année, il faut donc faire les comptes partout et répandre les exigences salariales ainsi que celles des retraites.
Toutes les organisations syndicales appellent le 23 mars à l'action sur ce tryptique: salaires, emplois, retraites; cette journée de grève peut être le coup de rein utile pour que plein de luttes autour de ces questions émergent.
Je crois plus particulièrement à ce style de coordination pour impulser une myriade de luttes revendicatives sur le terrain plutôt qu'à une journée d'action sans lendemain.
Faisons connaitre ce 23 mars partout pour qu'il soit le terrain fertile au développement des luttes et en même temps incitons les travailleurs à agir tout de suite sur la question des salaires dans leur lieux de travail avec leurs délégués du personnel.
Une situation revendicative se créée et ne se décrète pas.
Une effervescence partout peut aboutir à des choses inéluctables, du genre 68 peut-être, même si l'histoire ne répète pas mais elle peut bégayer.
Bernard LAMIRAND