MOBILISATION GENERALE POUR SAUVER LA SECU SOLIDAIRE
Publié le 27 Juin 2008
MOBILISATION GENERALE POUR SAUVER LA SECU SOLIDAIRE
J’ai suivi ce soir un débat sur la sécurité sociale organisé par Calvi sur la chaine 5.
Evidemment pas un syndicaliste et pas un politique de gauche pour intervenir dans ce débat qui a quand même permis de voir où « le chien est amarré ».
Des économistes, des gens de sciences politiques influents dans les allées du pouvoir, un journaliste médical et un député UMP du Val d’Oise faisait l’affaire pour nous parler des déremboursements et du ballon d’essai du directeur de la sécurité sociale, embauché pour procéder aux coupes sombres en compagnie de la direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins (DHOS) et, au plan régional, par les agences régionales de l’hospitalisation (ARH).
Bref les démolisseurs de la solidarité et de la santé publique.
Leur ballon d’essai n’en était pas un ; en effet si la réaction des populations concernées, des mutuelles et des syndicalistes n’aurait pas été à la hauteur, ces gens là mettaient en œuvre le déremboursement de médicaments complémentaires dans le cas des affections de longue durée immédiatement.
Dans ce débat, des aveux ont été faits discrètement : ceux de la remise en cause de notre système solidaire de sécurité sociale plombé soit-disant par les déficits et notre député UMP s’en pourléchait les babines.
L’assurance privée était présente dans les réflexions de ces messieurs. Ce qui les gênait pour avancer leurs arguments, c’était la mauvaise publicité faite sur le système de soins américains maitrisé par le fric et les assurances privées : le dernier film de Michael Moore, Sicko, permet de prendre la mesure de la catastrophe. C’est également un puissant plaidoyer contre ce système de santé rongé par des mutuelles privées uniquement préoccupées par leurs marges de profit.
Les économistes ont du convenir que les frais de gestion des moyens publics étaient moins élevés que ceux du privé mais personne n’a osé affronter le vrai problème, celui du financement, sauf la ritournelle suggestion d’augmenter la CSG.
Pour le député de droite, la solution paraissait simple, réduire le nombre d’hôpitaux et trouver le moyen de résorber le déficit en faisant contribuer les mutualistes et en faisant entrer plus profondément l’assurantiel privé.
D’ailleurs, il me semble, au vu de leurs interventions des uns et des autres, que le but est bien de mettre en projet pour le futur budget de la sécurité sociale ces dépenses complémentaires et d’autres à la charge des complémentaires « santé ». Une façon d’avancer à pas de loup dans le système solidaire pour mieux le saborder.
Aucun, évidemment, n’a posé la vraie question : celle d’arrêter immédiatement les exonérations patronales de toutes sortes et d’introduire des cotisations entreprises et salariés dans les primes d’intéressement et de participation et de faire payer des cotisations sociales à tous les actionnaires au moment de la distribution des dividendes ainsi que les stocks-options de ces messieurs les PDG et consorts.
Je pense que syndicats, mutuelles et partis politiques de gauche doivent s’unir pour engager une grande action contre ce sabordement de la sécurité sociale et de l’hôpital public qui se déroule sous nos yeux, de manière de plus en plus voyante.
La réaction de la population contre les déremboursements des affections de longue durée montre que ce pouvoir n’est pas franc du collier sur un dossier où il peut se mettre à dos toutes la population. C’est aussi le moment de donner une autre impulsion à la bataille engagée contre les franchises et cette stratégie consistant à faire payer de plus en plus les malades.
Je suis persuadé qu’un grand mouvement peut se dessiner rapidement sur ces questions de la santé et de la sécurité sociale solidaire.
Je pense, puisqu’on parle d’union et de rassemblement à gauche, que l’occasion est donnée à d’unir nos forces en ce moment : une sorte d’union sacrée à gauche pour que la sécurité sociale, qui est un domaine sensible, si sensible, que ce gouvernement et la droite craignent la réaction des travailleurs et de la population ; alors tous pourraient trouver là un terrain d’union pour préserver cette conquête du monde du travail réalisé de surcroit par un ministre communiste à la libération : Ambroise Croizat.
Alors qui va prendre la responsabilité de réunir toutes les forces qui se disent de progrès de ce pays qu’elles soient syndicales, associatives, politiques pour une mobilisation exceptionnelle et immédiate pour assurer l’avenir de notre santé ?
Bernard, les 2 François, Marie-George, Jean Claude, Annick, Cécile, Olivier, les 2 JeanPierre, Arlette ; j’en oublie certainement, réunissez-vous, faites quelque chose bon sang !
Bernard Lamirand