2010 ANNEE DE LUTTES ?
Publié le 17 Janvier 2010
2010 UNE ANNEE DE LUTTES ?
L'année 2010, après le déluge de vœux du Président de la république à tous les corps constitués, s'annonce d'une gravité extrême.
Toutes les couches de la population souffre de la crise de ce système capitaliste qui demeure comme un chancre bouffant toutes les parties saines du corps social.
En premier lieu, notre système solidaire de sécurité sociale.
Il s'attaque et ronge tous les acquis sociaux pour remplir les portefeuilles d'actionnaires repartis de plus belle dans la spéculation financière.
Jean Christophe Le Duigou, dans sa chronique de l'humanité dimanche de cette semaine, décrivait cette situation où le capital exige pour cela que les états restreignent leurs dépenses sociales et il indique "que ce serait intolérable".
Si c'est intolérable et cela l'est déjà, il faut agir en conséquence Jean Christophe. Bernard Thibault au 49eme congrès a parlé d'un casus-belli sur cette question, je partage, mais il faut agir dès maintenant.
Ainsi, cette protection sociale issue du Conseil National de la résistance, d'un grand dirigeant ouvrier, Ambroise Croizat, est menacé dans son existence même, la retraite solidaire et par répartition particulièrement.
Les vœux prononcés à l'Elysée par le Chef de l'Etat ressemblent au coup de poignard dans le dos pour la majorité des français épris de solidarité. Cette solidarité a fait ses preuves tout au long de ces 65 ans d'existence, elle a sauvé des vies par d'immenses progrès de la médecine, elle a rendu la vie plus belle à des hommes et des femmes vieillissants, elle a permis des ressources à tous ceux et celles victimes du chômage, elle a permis à la France de développer un grand secteur de santé publique que le monde nous envie malgré le travail de sape pour le détruire, elle a doté la France d'un système d'allocations familiales permettant un renouvellement des générations unique en Europe, elle a permis des droits en matière d'accidents de travail et de médecine du travail etc...
Ces vœux du Président de la République n'étaient que l'expression d'une volonté: celle de récupérer des centaines de milliards d'euros allant à la solidarité pour en faire un marché où, seuls, pourront demain accéder ceux qui auront les moyens de payer.
En cette année 2010, de multiples combats seront à mener et particulièrement concernant la retraite, l'hôpital publique, l'emploi, les salaires et les retraites dont ils nous avertissent qu'ils subiront les coupes sombres nécessaires pour redresser l'économie, en clair les profits.
L'année 2010 est pour les nantis l'année où il faut remplir l'escarcelle à ce qu'elle déborde en récupérant des milliards concernant la taxe professionnelle et en préparant en sourdine la l'appropriation des cotisations sociales dans les dividendes à distribuer.
Il faut bien que quelqu'un paye leur crise qui va rebondir à la première occasion, que quelqu'un contribue à redresser les comptes des actionnaires et des banquiers; c'est tout trouvé : les petits contribuables et les salariés et retraités en prenant sur leurs droits sociaux.
Il est donc temps d'engager l'action, les luttes. Certaines sont en préparation, tant mieux et la CGT en a signifié un certain nombre prévu dans le premier trimestre 2010.
Mais, personnellement, je suis persuadé que tout dépendra des mobilisations qui s'organiseront au plus près, dans les entreprises, dans les régions et départements et dans les professions.
Il me semble nécessaire que la CGT organise un grand débat, national sur toutes ces questions et qu'elle mobilise tout son potentiel pour aller en ce début d'année à la rencontre des salariés et des retraités sur tous les lieux de travail avec ses responsables.
Il ne faut pas prendre de retard.
Il faudra que tous nous mouillons la chemise.
Et surtout ne pas nous laisser guider par le calendrier antisocial de Sarkozy.
L'heure est à la lutte et que chacun, là ou il est, en créer les conditions.
Bernard LAMIRAND