PARISOT ET LE RINGARDISME
Publié le 14 Novembre 2007

Elle fait appel aux salariés, aux étudiants, pour dire que l'entreprise il ne faut pas en avoir peur.
Dans une grande envolée sur "EUROPE 1 ", en compagnie du dévoué Elkabach, elle jette toute sa hargne contrer les grèves.
Et de verser une larme, sur ces braves gens, courageux qui veulent travailler ce matin et que se sont levés de bonne heure pour y arriver.
En l'écoutant, je me disais, qu'il faut avoir du culot pour employer ce mot "veulent travailler". Des millions de personnes sont aujourd'hui au chômage et voudraient travailler .
L'entreprise, elle en a plein la bouche de ce concept.
Mais l'entreprise, aujourd'hui, est-ce- un lieu où on peut encore réaliser sa vie professionelle, envisager des projets, organiser sa vie et celle des siens ?
La précarité y régne et chaque salarié vit sur un siège éjectable.
L'entreprise est un lieu d'angoisse et chaque jour des hommes et des femmes sont sortis des lieux de travail et rejoignent la précarité.
L'entreprise est un lieu où les conditions de travail se dégradent à tels points qu'apparaissent de nouvelles maladies professionnelles.
L'entreprise est un lieu où "le travail et tais-toi" est instauré comme une règle à ne pas enfreindre sous peine de licenciement immédiat.
La dictature patronale y règne sans vergogne.
Et cette dame, de nous dire, qu'il faut cesser les conflits, que ce n'est pas aux biceps que se mesurent les enjeux.
Mais que font ces amis les patrons dans les entreprises, sinon que d'employer la manière forte et autoritaire d'un patronat de droit divin.
L'archaisme n'est pas du coté des organisations syndicales qui luttent et emploient la grève pour se faire entendre et je dirai même, qu'aujourd'hui, dans le ciel de l'entreprise, une bonne grève a le mérite de montrer que le salarié n'est pas un variable d'ajustement et qu'il n'accepte pas d'être "une bête de somme" du libéralisme.
Remettre de l'humain dans les lieux de travail s'impose plus que jamais; mais pour cela, la démocratie dans le travail doit s'établir avec les organisations syndicales et des droits nouveaux doivent faire place leur permettant d'avoir non seulement accés à la situation de l'entreprise mais de fixer la répartition des richesses.
Madame Parisot, de la hardiesse, cela ne serait pas ringard, et là, vous pourriez montrer toute votre modernité !
Au fait, qui est ringard pour le devenir de l'entreprise?
-Le patronat qui extorque la plus value et la distribue à des actionnaires qui, souvent, n'en n'ont rien à foutre de l'entreprise et de ceux qui y vivent dedans?
-Les salariés qui défendent leur outil de travail et exigent d'en recueillir les fruits?
Le ringardisme, c'est Madame Parisot et les siens.
Alors, surtout ne cédons pas; une société sans conflits est une société où règne l'autoritarisme et l'injustice patronale.
Bernard LAMIRAND