Publié le 12 Juillet 2011

images-copie-15.jpegLES BLEUES A LA TELE    (j'ai bien dit bleues   avec es)

Le PCF vient de demander que les matches des l'équipe de France féminine qui brille en coupe du monde soient retransmis en direct à la Télé.

Je suis d'accord à 100 %.

Après le spectacle désolant de l'équipe de France des friqués voir de beaux matchs avec une équipe féminine ferait immensément plaisir pas simplement aux femmes mais aussi aux hommes.

Alors les Bilalian et compagnie, et les "copineurs" à Sarko de la télé, remuez-vous, quittez un instant votre sortie annuelle du tour de France, pour nous faire vivre les exploits de l'équipe féminine de foot.

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 11 Juillet 2011

Non !

Elles sont à géométrie variable.

En voici une ui n'a jamais été appliquée.

 

LA 194

 

 FAITES APPLIQUER LA DECISION 194 SARKOZY ET JUPPE !

LA France DE SARKOZY ET DE JUPPE déclare respecter les décisions de l'ONU concernant la Libye.

Voici une décision de l'ONU datant de 1948 que mérite d'être appliquée en ce moment. Je la cite:

La résolution 194 est adoptée le 11 décembre 1948 par l’Assemblée générale des Nations unies. Elle décide, à la suite du départ forcé de centaines de milliers de Palestiniens : « qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables. »

 

LA VOICI TELLE QU'ELLE A ETE ECRITE ET PUBLIEE

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 10 Juillet 2011

images-copie-1.jpgTOTAL LE PROFITEUR 

Margerie, le PDG de Total vient de déclarer dans "le nouvel observateur": "Je me suis engagé vis-à-vis de Bercy à répercuter les prix du pétrole à la pompe. Sans provocation, le problème c'est qu'on va continuer à le faire et donc ça ne va pas faire plaisir", a-t-il dit.

"Si on ne répercute pas..."

Il a jugé que "c'était sa responsabilité d'entrepreneur de dire des choses qui ne font pas forcément plaisir mais qui sont la vérité". Sans chiffrer la hausse prévue, Christophe de Margerie a souligné que pour l'instant ce ne serait "pas énorme".

Mais "les prix étant plutôt à la hausse, il ne faut pas s'attendre à ce que sur le long terme les prix baissent", a-t-il prévenu, tout en ajoutant que "si on ne répercute pas la hausse du baril, la boîte coule".

A se tordre de rire…

Voilà un groupe qui vient de réaliser un bénéfice annuel supérieur à 10 milliards d'euros et ne paye pas ou presque pas d'impôts en France.

Ce groupe qui réalise un chiffre d'affaires énorme, et tant mieux, ne répartit pas ces résultats ni à ses travailleurs, ni aux français par l'impôt. Il ne favorise que les actionnaires.

Il a le toupet de dire que ses productions se font à l'étranger et qu'il paye des impôts à ce niveau (il ne manquerait plus que cela) mais il ne dit pas que la vente de son pétrole se fait en particulier en France et que c'est la population française qui achète le carburant de Total en grande partie.

Si l'on examine les comptes, on s'aperçoit que ce groupe - vu le nombre de salariés peu important par rapport à son chiffres d'affaires - ne cotise que très peu pour la protection sociale. Ce qui me fait dire que pour ce genre d'entreprise à haute composition organique du capital et à capital variable faible, le calcul des cotisations sociales sur l'assiette salariale est microscopique et il faudrait envisager que la modulation de la cotisation  qui serait plus basse pour les entreprises à forte présence salariale soit nettement plus élevée pour des entreprises du genre de Total.

L'argument frappant de la Bourgeoisie est de dire que si le capital et les actionnaires sont frappés le groupe s'installera ailleurs qu'en France. C'est du chantage. Et dans ce cas, la meilleure défense c'est l'attaque, et je propose que Total soit nationalisé à 100 % et que ses actionnaires soient remerciés sans aucune indemnité ( voilà des gens qui s'en sont mis plein les poches pendant des décennies en puisant dans nos porte monnaies).

Autre mesure à prendre:  revenir sur le prix du carburant et se sortir des prix libres qu'avait décidé en son temps Bérégovoy ministre de l'économie de Mitterrand.

Voilà un engagement à débattre entre le Front de gauche et le Parti socialiste.

Je n'ai pas d'inquiétude du coté du Front de gauche concernant cet engagement par contre la question se pose au parti

socialiste: est-il prêt à accepter la fin des prix libres du carburant, est-il décidée à établir  une cotisation sociale modulée et plus élevée pour des groupes comme Total ainsi que la nationalisation de ce groupe ?

Voilà un point précis pour que l'électeur choisisse en connaissance de cause.

Que mes lecteurs n'hésitent pas à envahir de messages le PS dont on sait qu'il n'a pas mis cette question dans son projet, un projet qui reste celui du social-libéralisme et du laisser-faire selon la loi du marché libre et non faussé concernant le prix du carburant.

Je pense aussi que doit être revu les taxes de l'état.

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 8 Juillet 2011

lagarde.jpegCROISSANCE LES PROUESSES DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS.

Pour satisfaire la candidature de "Lagarde du capital" au poste bien payé de directeur du Fonds monétaire international (FMI), nous avions eu droit à des commentaires louangeurs envers la ministre de l'économie comme quoi la croissance française repartait du bon pied.

Rappelons nous aussi que "la dame du capital américain" nous avait infligée des déclarations comme quoi la crise était pour ainsi surmontée (cela à son tout début) et qu'il n'y avait pas de dangers pour l'économie française.

Hélas, les faits sont têtus et je cite un communiqué de ce matin émanant de la banque de France qui indique les faiblesses de l'économie française sous "le fouet du Sarkozisme et des hommes d'affaires entourant le chef de l'état" (c'est moi qui le dit).

Voici ce communiqué: "La croissance de l'économie française devrait ralentir à 0,2% au deuxième trimestre, après un début d'année à 0,9%, selon une troisième prévision de la Banque de France, qui est conforme à celle de l'Insee.

La Banque de France a revu en baisse sa prévision de croissance pour le deuxième trimestre à 0,2%, contre 0,4% précédemment et 0,5% en première estimation, au vu de l'évolution de l'activité dont fait état son enquête de conjoncture de juin publiée ce vendredi. Celle-ci montre un recul de l'activité industrielle et un ralentissement sensible de la progression de l'activité dans les services, explique la banque".

Tout cela montre bien que la dame du capital et du FMI est incapable de résoudre la crise sinon que de la faire payer aux pauvres.

En cela, il rejoint son prédécesseur Strauss-Kahn dont elle a fait l'éloge lors de son intronisation comme maitresse du fric du club des  milliardaires mondiaux (FMI fonds des milliardaires internationaux).

Une crise que les gouvernements européens font payer à leurs peuples et notamment dans des pays à direction socialistes comme l'Espagne et la Grèce.

On continue d'ailleurs à fermer des entreprises françaises pour les délocaliser et faire en sorte que cela rapporte plus gros en exploitant ailleurs une main-d'œuvre corvéable à merci.

Cette semaine, dans mon département, vient d'être annoncer la fermeture de Saxby, une entreprise au carnet de commande plein

Jusqu'à présent, je n'ai pas entendu un seul socialiste français mettre en cause cet attirail de mesures d'austérité émanant du FMI, de la communauté européenne. Cela pose la question de l'alternative à gauche pour les présidentielles et les législatives. Peut-on, demain, s'aventurer à envisager une union à gauche si un des partenaires considèrent comme inéluctables les mesures prises en Grèce, au Portugal, en Espagne et hier en Grande Bretagne et en Irlande ?

Il me semble qu'il faut éclairer rapidement cette question et la confrontation des projets en matière économique et sociale doit être en premier plan du débat.

Sinon, cela sera de la tromperie.

Quelle différence y aurait-il alors avec Sarkozy, sinon que de ne plus voir ce personnage à la tête du pays, mais son remplacement par un disciple de l'austérité ne ferait que faire bégayer sa politique et satisfaire les banques et les milieux d'affaires qui ne semblent pas inquiets d'une telle perspective.

 

Bernard LAMIRAND

 

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Publié le 8 Juillet 2011

Je viens de trouver cet article paru dans le monde diplomatique.Après l'épisode de la flotille de la paix à Gaza où l'Europe et le gouvernement français se sont couchés devant les exigences israéliennesva t'on maintenant laisser écrire l'histoire par les colons juifs et leurs défenseurs en France ?

Cet article est édifiant des nouvelles main-mise sur l'école de tous les patentés religieux.

Bernard LAMIRAND

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La Nakba effacée d’un manuel scolaire français

A en croire une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) datée du 4 juillet, « des passages de nouveaux manuels d’histoire contemporaine à destination des classes de première générale, contestés par des associations juives, vont être “modifiés” à l’occasion de l’impression des versions définitives, a indiqué lundi l’éditeur Hachette Education ».

Ces modifications concerneraient la description du « partage de la Palestine » par les « manuels de premières L, S et ES à la rentrée 2011 ». Et l’agence de citer le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), qui dénonce une « présentation du conflit israélo-palestinien tout à fait scandaleuse ». M. Richard Prasquier voit notamment dans l’emploi du terme Nakba (« catastrophe », en arabe) une « idéologisation » et s’en prend à des « erreurs factuelles », sans toutefois, observe l’AFP, « préciser lesquelles ». Pour sa part, note enfin la dépêche, « le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a reproché aux auteurs du manuel d’“interpréter les faits historiques, de tronquer la vérité, de prendre parti” ».

A défaut de précisions du ministère de l’éducation nationale, qui a refusé de commenter ces informations, on se perd en conjectures.

Responsable, en dernier ressort, du contenu des manuels scolaires destinés aux lycéens français, le ministère ne tombe-t-il pas dans le communautarisme, si souvent vilipendé par le président de la République et le premier ministre, en acceptant de laisser un éditeur en réviser le contenu à la demande d’associations ou de groupes d’influence représentant (ou prétendant représenter) diverses « communautés » ?

La question se pose d’autant plus que la prise de position du CRIF rejoint la loi récemment votée par l’Assemblée nationale israélienne interdisant la commémoration, sous le nom de Nakba, de l’exode des Palestiniens durant la guerre judéo-palestinienne, puis israélo-arabe de 1947-1949… Ce qui pose une question supplémentaire : le CRIF a-t-il pour objectif de faire appliquer en France la législation israélienne et la République française doit-elle se plier à cette exigence, notamment en matière d’éducation ?

S’agissant enfin de manuels d’histoire, le plus raisonnable ne serait-il pas que le ministère exige de l’éditeur qu’il s’appuie sur les travaux des historiens, en premier lieu des plus concernés : les chercheurs palestiniens et israéliens. Or l’immense majorité d’entre eux affirment (pour les premiers) et reconnaissent (pour les seconds) que la plupart des Palestiniens ayant dû quitter leur foyer à cette époque y ont été contraints, souvent à la suite de massacres.

Même l’Israélien Benny Morris, qui a justifié en 2004 la politique du gouvernement Sharon, a réaffirmé, sur ce point, les résultats de ses vingt années de plongée dans les archives israéliennes. L’homme qui est allé jusqu’à défendre le « nettoyage ethnique » – « Un Etat Juif n’aurait pas pu être créé sans déraciner 700 000 Palestiniens. Par conséquent, il était nécessaire de les déraciner », avait-il déclaré dans une interview au quotidien Haaretz le 8 janvier 2004 – serait-il, aux yeux du CRIF, un « antisémite » ?

M. Richard Prasquier, qui prétend parler au nom des Juifs de France (voir Le Monde diplomatique de juillet 2011), est sans doute un bon cardiologue. Cela ne suffit pas, de toute évidence, à faire de lui un bon historien…

Dominique Vidal

article parue dans le monde diplomatique

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 6 Juillet 2011

CA953RKSCAV80HM2CAXAD143CA2Q5M3ECAO9MQ8ZCA5AGZCLCAW3GA2FCAIARNAUD CELUI QUI AMASSE

Vient de parvenir la fortune du sieur Arnault plus grande fortune française 2011.

Bernard Arnault

Fortune : 21, 24 milliards € CA : 20,3 milliards La fortune de l'actionnaire du leader mondial du luxe (CA: 20,3 milliards) comprend la cascade de holdings -Christian Dior, Semyrhamis, Financière Agache et Groupe Arnault- qui lui permet de contrôler son groupe avec l’aide de ses banquiers. La part réellement détenue par Bernard Arnault passe donc de 47% à 33,5%. S’ajoutent à ce calcul les actifs détenus par la holding principale, Financière Agache. Notamment les 6,28% de Carrefour détenus en direct ou via Blue Capital.

C. Lebedinsky/Challenges

Plein d'hommes et de femmes, d'enfants, crèvent de faim, logent dans des taudis, ne peuvent plus payer leur loyer, vont au resto du cœur et on apprend que cet individu cumule tant de dividendes qu'il croule sur les milliards d'euros accumulés.

Des milliards d'Euros acquis en baissant le prix de la force de travail, en accaparant la plus value ou le surtravail de ses salariés comme l'a démontré Marx.

Que peut-il faire de ces milliards ?

Spéculer, en rentrer davantage, à acheter et dépecer des entreprises et les salariés, réduire toujours l'emploi pour engranger davantage et accessoirement se payer des bons moments dans des résidences luxueuses, créer des fondations pour jeter quelques miettes aux déshérités, sponsoriser l'idéologie capitaliste etc.

Des parasites quoi …

On nous explique en ce moment qu'il faut se serrer la ceinture; et pendant ce temps là, ce genre d'individu amasse  et n'entend surtout pas partager son magot acquis on ne sait comment… si on sait comment: quand le nombre de chômeurs augmente vous pouvez être sûr que le magot de ce monsieur s'envole à la bourse.

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 5 Juillet 2011

SAXBY MONTATAIRE LIQUIDATION ?

Ce soir, sur la chaine régionale FR3 Picardie, l'annonce a été faite par les patrons allemands de la fermeture de Saxby et la liquidation d'ici un an de tous les salariés.

Inadmissible.

Surtout au moment où le gouvernement français annonce l'idée (certes électoraliste) de la réindustrialisation de la France.

Cette usine, présente depuis très longtemps à Montataire, fabrique des chariots élévateurs et le carnet de commandes est plein.

Cette fermeture vise uniquement à restaurer des super-profits dans ce groupe et pour cela de délocaliser là  où les salariés sont payés comme on dit au lance-pierre.

La réindustrialisation de la France passe par le maintien de son potentiel industriel et notamment de cette usine et des ses fabrications à Montataire.

Il est important que les travailleurs de cette entreprise avec tous les syndicats luttent contre cette fermeture et reçoivent le soutien des autres entreprises du groupe et de la région.

Cela dit, il faut mettre les pouvoirs publics au pied du mur.

Montataire vient de subir coup sur coup des suppressions d'emplois à Arcelor, à Goss et maintenant Saxby.

Le maire communiste de Montataire a su, il y a quelques mois organisé une grande action, un dimanche de marché, en réunissant le conseil municipal sur la place publique pour défendre l'emploi industriel à Montataire: il doit être soutenu.

Il me semble qu'il serait utile que le conseil régional en fasse autant. Cela suppose d'abord de s'opposer à la fermeture de Saxby Montataire et s'il le faut, avec les fonds régionaux, d'en prendre le contrôle tout en cherchant des partenaires qui garantiraient l'avenir des productions et des emplois.

Evidement, le gouvernement doit être aussi interpellé, et notamment les députés de droite UMP qui ont la quasi totalité des sièges à l'Assemblée nationale dans l'Oise, dont celui de Nogent Clermont, le dénommé Courtial, haut placé dans l'UMP, qui n'a rien fait depuis qu'il est député pour défendre l'emploi industriel dans l'Oise.

Mais la meilleure façon d'obtenir le maintien de Saxby, c'est l'action des salariés .

 

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 5 Juillet 2011

 parue dans Médiapartet envoyé par mon camarade Montel. Merci Michel

 

Comme vous pouvez le remarquer, ils sont tous cul et chemise (bourgeoisie, milliardaires, RPR, socialistes, journalistes) selon la vieille expression populaire et ils viennent nous préparer une nouvelle entente derrière notre dos, après les présidentielles: quelque soit le résultat.

Cela pue.

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 4 Juillet 2011

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Le Conseil d'orientation des retraites (COR) devrait rendre mercredi un avis préconisant un nouvel allongement de la durée de cotisation nécessaire pour une pension à taux plein en s'appuyant sur la loi Filon de 2003.

Le but est que les générations nées à partir de 1955 devraient désormais cotiser 41,5 années (166 trimestres) parce que l'espérance de vie aurait évoluer à cette époque.

A l'origine, ce conseil d'orientation  avait pour but de donner les éléments nécessaires de réflexion  pour que les pouvoirs publics et les organisations syndicales et patronales puissent faire le point et négocier, s'il le fallait, en connaissance de cause.

Ces principes sont régulièrement piétinés par ce conseil qui devient de plus en plus l'émanation du pouvoir et du patronat.

Il est évident que lorsque l'on veut faire payer que les salariés et les retraités et ne pas toucher au grisbi du capital, les solutions consistent alors qu'à s'en prendre à l'âge de la retraite et à la durée de cotisations.

C'est ce que font d'ailleurs d'autres pays européens qui ont porté l'âge de la retraite à 67 ans et d'autres 70 ans conformément aux préconisations  de la Communauté européenne de retarder partout les départ en retraite.

Actuellement le "pacte euro-plus" engage les pays à faire des réductions drastiques sur le social et en particulier sur les retraites.

Pour réduire la dette - conséquence des spéculations financières, du renflouage par les états des banquiers véreux - on ne veut pas toucher au sacro-saint profit, aux dividendes actuels du CAC 40, qui, dans ces moments de crise, n'ont jamais fait autant de profit.

Pour ces gens là, il faut donc jouer sur l'âge de la retraite ou bien sur le nombre d'années de cotisations et laisser tranquille les braves actionnaires.

En 2010, ils ont choisi de jouer sur l'âge de la retraite en la portant à 62 ans. Pour cette fois -ci ils vont pianoter sur la touche nombre d'années de cotisations. En portant à 41 ans et demi le nombre d'années de cotisations nécessaires pour avoir droit à la retraite à 62 ans pour les générations nées après 1955, du même coup ils amènent l'obtention effective de l'âge de départ pour tous à plus de 62 ans, et selon le nombre d'années de cotisations, les salariés de ces générations partiront pour la plupart après 65 ans jusque 67 ans.

Il n'est pas sorcier d'affirmer cela. En effet, les jeunes générations sont actuellement confrontées à des embauches de plus en plus tardives ( vers 25 ans) et avec des périodes d'activité entrecoupées de période de chômage et de précarité.

Ces salariés n'arriveront plus à 62 ans avec 41,5 ans de cotisations .Un simple calcul: départ de la vie professionnelle à 25 ans+ 41,5 ans de cotisations dans les conditions d'une activité sans cesse au travail = 66,5 ans. Et pour ceux qui auront eu du chômage, les 67 ans sont d'or et déjà réalisés.

Il faut donc, dans le cadre des élections de 2012, que les partis de gauche remettent en cause toutes les constructions des gouvernements de droite et du Medef depuis les décrets Balladur de 1993*.

Le Front de Gauche et le parti communiste font en ce sens des propositions pour la retraite plein et entière à 60 ans et avant pour les travaux pénibles en priorisant son financement par le capital.

Le problème vient du PS, et les propositions qu'il fait pour la retraite sont pour le moins assez entortillée. Je cite le paragraphe du projet concernant les retraites: Cette durée est actuellement de 40 ans et trois trimestres (pour la génération 1951) et doit passer en 2012 à 41 ans (pour la génération 1952). La réforme des retraites de 2010 prévoit déjà qu'en 2013, la durée de cotisation passerait à 41 ans et un trimestre en 2013 pour les générations nées depuis 1953.

Pour les retraites, nous rétablirons l’âge légal à 60 ans (qui permettra à ceux qui ont commencé à travailler tôt ou exercé des métiers pénibles de pouvoir partir au même âge) et l’âge de départ sans décote à 65 ans. Nous engagerons  la réforme des retraites promise aux Français, fondée sur des garanties collectives, permettant des choix individuels et assurant l’avenir des régimes par un financement du premier au dernier euro.

 

Je remarque leur insistance sur les durées de cotisations fixées par la droite qu'ils ne remettent pas en cause. Donc les annuités de cotisations seront l'élément moteur de leur projet retraite et l'âge légal à 60 ans n'est que purement théorique puisque les générations futures auront de plus en plus de mal à obtenir une retraite à 60 ans avec plus de 40 années de cotisations.

-Je rappelle que pour ma part, je revendique l'âge de départ à 60 ans sans conditions d'années de cotisations tenant compte que le salarié ne porte aucune responsabilité dans les périodes de chômage et de précarité qu'il subit de la part du capital et que ces années d'études sont un plus pour la société et l'économie et non une charge.-

En plus leur projet n'aborde pas réellement les retraites anticipées pour travaux pénibles.

Mais plus grave encore est leur projet de réforme de fond de la retraite permettant disent-ils les choix individuels dans lesquels on peut alors retrouver les retraites par capitalisation ou par points et  on sait que ce système par points ou notionnel  qu'ils envisagent conduira à l'individualisation du départ à la retraite et à l'attente du nombre de points le plus élevée possible pour prendre ses droits (voir mon article sur retraites à points dans le listing de mes blogs).

N'oublions pas que ces systèmes en vigueur dans les pays scandinaves permettent de caler les départs en fonction du nombre de pensions à servir, des financements réalisés par les intéressés, et le nec le plus ultra: exclure le patronat des cotisations sociales pour la retraite qu'il n'a jamais accepté depuis la libération et les décisions prises par Ambroise Croizat de créer une cotisation basée sur l'assiette salariale et d'assujettir autant l'entreprise que le salarié à son versement.

Le projet socialiste pour les retraites est un projet libéral, un projet qui conduira les salariés à des retraites surement après 70 ans et à des pensions misérables.

D'ailleurs Hollande, n'a pas hésité à vendre la mèche en disant : «Vous aurez le droit de partir à 60 ans. Vous n'aurez pas le taux plein si vous n'avez pas fait vos 41 années de cotisation. «La variable d'ajustement, c'est la durée de cotisation».
«A l'avenir, il n'y aura plus d'âge légal de la retraite. Tout sera déterminé par rapport à la durée de cotisation».

Finalement, les positions entre le PS et la droite s'apparente plus à un débat sémantique sur la façon de mystifier les salariés.

Il me semble que cette question doit revenir rapidement sur le tapis et ne pas être seulement portés seulement par les partis politiques mais bien par les travailleurs en lutte pour une vraie retraite par répartition et solidaire à 60 ans.

Et je suis d'accord avec Aubin de la CGT, la rentrée doit porter cette question de la retraite comme celles des salaires et de l'emploi.

L a question essentielle pour régler ce droit à 60 ans est qui paye? Nul doute qu'il faudra remettre en cause toutes les exonérations patronales et imposer le capital qui s'est enrichi en réduisant les salaires, en reportant l'âge de la retraite, en aggravant les conditions de travail.

Oui, un vote de gauche doit comprendre la retraite à 60 ans avec les financements nécessaires provenant de la création de richesses.

Bernard LAMIRAND

 

*Décret Balladur 1993 : Durant l'été 1993, le gouvernement réforme le système de retraite par répartition : il prévoit de faire passer progressivement la durée de cotisation nécessaire à l'obtention d'une retraite à taux plein de 37,5 années à 40 ans pour les salariés du privé, indexe les pensions sur les prix et non plus sur les salaires, et passe le calcul de la retraite des 10 meilleures années aux 25 meilleures années.

 


 


 


 


 


 

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Publié le 3 Juillet 2011

 

Sursaut des peuples d’Europe

 

Un article de Serge HALIMI paru dans le monde diplomatique

« Ne rougissez pas de vouloir la lune : il nous la faut »

La crise de la dette qui balaie certains pays européens prend une tournure inédite : née du choix des Etats d’emprunter pour sauver les banques, elle place des pouvoirs publics exsangues sous la tutelle d’institutions soustraites au suffrage universel. Le destin des peuples de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande ne se forge plus dans les Parlements, mais dans les bureaux de la Banque centrale, de la Commission européenne et du Fonds monétaire international. En attendant une convergence des mouvements sociaux ?

Par Serge Halimi

Economique mais aussi démocratique, la crise européenne soulève quatre questions principales. Pourquoi des politiques dont la banqueroute est assurée sont-elles néanmoins déployées dans trois pays (Irlande, Portugal, Grèce) avec une férocité remarquée ? Les architectes de ces choix sont-ils des illuminés pour que chaque échec — prévisible — de leur médication les conduise à en décupler la dose ? Dans des systèmes démocratiques, comment expliquer que les peuples victimes de telles ordonnances semblent n’avoir d’autre recours que de remplacer un gouvernement qui a failli par un autre idéologiquement jumeau et déterminé à pratiquer la même « thérapie de choc » ? Enfin, est-il possible de faire autrement ?

La réponse aux deux premières questions s’impose sitôt qu’on s’affranchit du verbiage publicitaire sur l’« intérêt général », les « valeurs partagées de l’Europe », le « vivre ensemble ». Loin d’être folles, les politiques mises en œuvre sont rationnelles. Et, pour l’essentiel, elles atteignent leur objectif. Seulement, celui-ci n’est pas de mettre un terme à la crise économique et financière, mais d’en recueillir les fruits, incroyablement juteux. Une crise qui permet de supprimer des centaines de milliers de postes de fonctionnaires (en Grèce, neuf départs à la retraite sur dix ne seront pas remplacés), d’amputer leurs traitements et la durée de leurs congés payés, de brader des pans entiers de l’économie au profit d’intérêts privés, de remettre en cause le droit du travail, d’augmenter les impôts indirects (les plus inégalitaires), de relever les tarifs des services publics, de réduire le remboursement des soins de santé, d’exaucer en somme le rêve d’une société de marché — cette crise-là constitue la providence des libéraux. En temps ordinaire, la moindre des mesures prises les aurait contraints à un combat incertain et acharné ; ici, tout vient d’un coup. Pourquoi souhaiteraient-ils donc la sortie d’un tunnel qui ressemble pour eux à une autoroute vers la Terre promise ?

Le 15 juin dernier, les dirigeants de l’Irish Business and Employers Confederation (IBEC), l’organisation patronale irlandaise, se rendaient à Bruxelles. Ils demandèrent à la Commission européenne de faire pression sur Dublin pour qu’une partie de la législation du travail irlandaise soit démantelée sans tarder. Au sortir de la réunion, M. Brendan McGinty, directeur des relations industrielles et des ressources humaines de l’IBEC, déclara : « Les observateurs étrangers voient bien que nos règles salariales entravent la création d’emplois, la croissance et la reprise. Or une réforme d’envergure constitue un élément central du programme qui a reçu l’aval de l’UE [Union européenne] et du FMI [Fonds monétaire international]. Ce n’est pas le moment pour le gouvernement de caler devant les décisions difficiles. »

Difficiles, les décisions ne le seront pas pour tous, puisqu’elles généraliseront une tendance déjà observée dans les secteurs déréglementés : « L’échelle des rémunérations pour les nouveaux salariés a baissé d’environ 25 % ces dernières années, note l’IBEC. Ce qui montre que le marché du travail répond [sic] à une crise économique et au chômage (1). » Ainsi, le levier de la dette souveraine procure à l’UE et au FMI les moyens de faire régner à Dublin l’ordre dont rêve le patronat irlandais.

La règle semble s’appliquer ailleurs puisque, le 11 juin, l’un des éditorialistes de The Economist signalait que « les Grecs soucieux de réformes voient dans la crise une occasion de remettre le pays sur le bon chemin. Ils louent en silence les étrangers qui serrent la vis à leurs élus (2) ». Dans le même numéro de l’hebdomadaire libéral, on pouvait aussi découvrir une analyse du plan d’austérité que l’UE et le FMI infligent au Portugal. « Les hommes d’affaires jugent de façon catégorique qu’il ne faut pas s’en écarter. Pedro Ferraz da Costa, qui dirige un think tank patronal, estime qu’aucun parti portugais n’aurait proposé au cours des trente dernières années un programme de réformes aussi radical. Il ajoute que le Portugal ne doit pas laisser passer une telle occasion (3). » Vive la crise, en somme.

les « analphabètes » économiques paient, imaginant qu’il s’agit d’un tribut dû au destin

Trente ans, c’est à peu près l’âge de la démocratie portugaise, avec ses jeunes capitaines que le peuple couvrait d’œillets pour les remercier d’avoir renversé une dictature, mis fin aux guerres coloniales en Afrique, promis une réforme agraire, des campagnes d’alphabétisation, le pouvoir ouvrier dans les usines. Là, en revanche, avec la réduction du revenu minimum d’insertion et du montant des allocations-chômage, les « réformes » libérales des retraites, de la santé et de l’éducation, les privatisations massives (lire « Le mouvement des immobiles »), c’est le grand bond en arrière, Noël en été pour le capital. Et le sapin va continuer de ployer sous le poids des cadeaux puisque le nouveau premier ministre Pedro Passos Coelho a promis d’aller au-delà de ce que lui imposent l’UE et le FMI. Il veut en effet « surprendre » les investisseurs.

« Qu’ils en soient conscients ou non, analyse l’économiste américain Paul Krugman, les dirigeants politiques servent presque exclusivement les intérêts des rentiers — ceux qui tirent énormément de revenus de leur fortune, qui ont prêté beaucoup d’argent dans le passé, souvent de manière étourdie, et qu’on protège à présent contre une perte en reportant celle-ci sur tous les autres. » Krugman estime que les préférences de ces détenteurs de capitaux s’imposent d’autant plus naturellement qu’« ils versent des sommes importantes lors des campagnes électorales et ont accès aux décideurs politiques qui, sitôt qu’ils n’exerceront plus de responsabilité publique, viendront souvent travailler pour eux (4) ». Lors de la discussion européenne relative au renflouement financier de la Grèce, la ministre autrichienne des finances Maria Fekter estima d’abord que « vous ne pouvez pas laisser les banques réaliser des profits pendant que les contribuables essuient les pertes (5) ». Touchante naïveté, mais passagère : après avoir hésité pendant quarante-huit heures, l’Europe a laissé les « intérêts des rentiers » s’imposer sur toute la ligne.

En apparence, la crise de la dette souveraine découle de mécanismes « complexes » dont la compréhension exige de pouvoir jongler avec les innovations permanentes de l’ingénierie financière : produits dérivés, primes de défaillance (les fameux CDS ou credit default swaps), etc. Cette sophistication étourdit l’analyse, ou plutôt la réserve au petit cénacle des « comprenants », qui sont généralement les profiteurs. Eux encaissent en connaissance de cause, pendant que les « analphabètes » économiques paient, imaginant peut-être qu’il s’agit d’un tribut dû au destin. Ou à une modernité qui les dépasse, ce qui revient au même. Essayons donc plutôt la simplicité, c’est-à-dire la politique.

Autrefois, les monarques européens obtenaient des prêts des doges de Venise, des marchands florentins, des banquiers génois. Nul ne pouvait les contraindre à rembourser ; parfois ils s’en dispensaient, ce qui réglait le problème de la dette publique… Beaucoup plus tard, le jeune pouvoir soviétique fit savoir qu’il ne s’estimait pas comptable des sommes empruntées et dilapidées par les tsars : des générations d’épargnants français se retrouvèrent alors avec des emprunts russes sans valeur dans leur grenier.

Mais d’autres moyens, plus subtils, permettaient de desserrer le garrot de la créance (6). Ainsi, la dette publique britannique passa entre 1945 et 1955 de 216 % à 138 % du produit intérieur brut (PIB) ; celle des Etats-Unis, de 116 % à 66 %. Sans plan d’austérité, au contraire. Bien sûr, le développement économique impétueux de l’après-guerre résorba automatiquement la part de la dette dans la richesse nationale. Mais ce ne fut pas tout. Car les Etats remboursaient alors une valeur nominale qui s’amenuisait chaque année du niveau de l’inflation. Quand un prêt souscrit avec un intérêt annuel de 5 % est remboursé avec une monnaie qui fond tous les ans de 10 %, ce qu’on appelle le « taux d’intérêt réel » devient négatif — et c’est le débiteur qui gagne. Justement, de 1945 à 1980, le taux d’intérêt réel fut négatif presque chaque année dans la plupart des pays occidentaux. Résultat, « les épargnants déposaient leur argent dans des banques qui prêtaient aux Etats à des taux inférieurs à celui de l’inflation (7) ». La dette publique se dégonflait alors sans grand effort : aux Etats-Unis, des taux d’intérêt réels négatifs rapportèrent au Trésor américain un montant égal à 6,3 % du PIB par an pendant toute la décennie 1945-1955  (8).

Pourquoi les « épargnants » acceptaient-ils d’être grugés ? C’est qu’ils n’avaient guère le choix. En raison du contrôle des capitaux, de la nationalisation des banques aussi, ils ne pouvaient faire autrement que de prêter à l’Etat, lequel se finançait ainsi (9). Impossible alors pour de riches particuliers d’acheter des placements spéculatifs brésiliens indexés sur l’évolution des prix du soja dans les trois années à venir... Restaient la fuite des capitaux, les valises de lingots d’or quittant la France pour la Suisse à la veille d’une dévaluation ou d’une échéance électorale que la gauche risquait de remporter. Mais les fraudeurs pouvaient se retrouver en prison.

Avec les années 1980, le décor est bouleversé. Les revalorisations de salaires au rythme de l’inflation (échelle mobile) protégeaient la plupart des travailleurs des conséquences de cette dernière, pendant que l’absence de liberté des mouvements de capitaux obligeait les investisseurs à endurer des taux d’intérêt réels négatifs. Désormais, ce sera le contraire.

Le peuple a compris qu’il ne serait jamais assez pauvre pour que le système le prenne en pitié

L’échelle mobile des salaires disparaît presque partout — en France, l’économiste Alain Cotta nommera cette décision majeure, prise en 1982, le « don Delors » (au patronat). Par ailleurs, entre 1981 et 2007, l’hydre de l’inflation est terrassée et les taux d’intérêt réels deviennent presque toujours positifs. Profitant de la libéralisation des mouvements de capitaux, les « épargnants » (précisons qu’il ne s’agit ici ni de la retraitée de Lisbonne disposant d’un compte à la poste, ni de l’employé de Salonique…) mettent les Etats en concurrence et, selon l’expression fameuse de François Mitterrand, « gagnent de l’argent en dormant ». Prime de risque sans prise de risque ! Est-il vraiment utile de souligner que passer de l’échelle mobile des salaires avec des taux d’intérêt réels négatifs à une baisse accélérée du pouvoir d’achat avec une rémunération du capital qui s’envole entraîne un renversement total de la donne sociale ?

Apparemment cela ne suffit plus. Aux mécanismes qui favorisent le capital au détriment du travail, la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne [BCE], FMI) a choisi d’ajouter la contrainte, le chantage, l’ultimatum. Des Etats exsangues d’avoir trop généreusement secouru les banques implorent un prêt pour boucler leurs fins de mois ; elle leur enjoint de choisir entre la purge libérale et la faillite. Toute une partie de l’Europe, qui hier déboulonnait les dictatures d’António de Oliveira Salazar, de Francisco Franco, des colonels grecs, se retrouve ainsi ravalée au rang de protectorat administré par Bruxelles, Francfort et Washington. Mission principale : protéger la finance.

Les gouvernements de ces Etats demeurent, mais uniquement pour surveiller la bonne exécution des ordres et recevoir les éventuels crachats de leur peuple, qui a compris qu’il ne serait jamais assez pauvre pour que le système ait pitié de lui. « La plupart des Grecs, relève Le Figaro, comparent la tutelle budgétaire internationale à une nouvelle dictature, après celle des colonels, que le pays traversa de 1967 à 1974 (10). » Comment imaginer que l’idée européenne sortira grandie de se trouver ainsi associée à une camisole de force, à un huissier étranger qui s’empare de vos îles, de vos plages, de vos Haras nationaux, de vos services publics pour les revendre au privé ? Depuis 1919 et le traité de Versailles, qui ignore ce qu’un tel sentiment d’humiliation populaire peut déchaîner de nationalisme destructeur ?

D’autant que les provocations se multiplient. Le prochain gouverneur de la BCE, M. Mario Draghi, qui comme son prédécesseur dispensera des consignes de « rigueur » à Athènes, était vice-président de Goldman Sachs au moment où cette banque d’affaires aidait la droite grecque à maquiller les comptes publics (11). Le FMI, qui a aussi un avis sur la Constitution française, demande à Paris d’y introduire une « règle d’équilibre des finances publiques » ; M. Nicolas Sarkozy s’y emploie.

De son côté, la France fait savoir qu’elle aimerait qu’à l’instar de leurs homologues portugais les partis grecs « s’unissent et forment une alliance » ; le premier ministre François Fillon comme M. José Barroso, président de la Commission européenne, ont d’ailleurs tenté d’en convaincre le dirigeant de la droite grecque, M. Antonis Samaras. Enfin M. Jean-Claude Trichet, président de la BCE, imagine déjà que « les autorités européennes aient un droit de veto sur certaines décisions de politique économique nationale (12) ».

Le Honduras a créé des zones franches où la souveraineté de l’Etat ne s’applique pas (13). L’Europe institue à présent des « sujets francs » (économie, social) à propos desquels le débat entre partis politiques s’évanouit, puisqu’il s’agit de domaines de souveraineté limitée ou nulle. La discussion se concentre alors sur les « thèmes de société » : burqa, légalisation du cannabis, radars sur les autoroutes, polémique du jour à propos de la phrase malencontreuse, du geste impatient, du juron d’un homme politique étourdi ou d’un artiste qui a trop bu. Ce tableau d’ensemble confirme une tendance déjà perceptible depuis deux décennies : la délocalisation du pouvoir politique réel vers des lieux d’apesanteur démocratique. Jusqu’au jour où l’indignation éclate. Nous y sommes.

Réclamer l’« impossible » quand, en ricanant, les libéraux parachèvent l’insupportable

Mais l’indignation est désarmée sans connaissance des mécanismes qui l’ont déclenchée et sans relais politiques. Les solutions — tourner le dos aux politiques monétaristes et déflationnistes qui aggravent la « crise », annuler tout ou partie de la dette, saisir les banques, dompter la finance, démondialiser, récupérer les centaines de milliards d’euros que l’Etat a perdus sous forme de baisses d’impôts privilégiant les riches (70 milliards rien qu’en France depuis dix ans) — sont connues. Et des gens dont la maîtrise de l’économie n’a rien à envier à celle de M. Trichet, mais qui ne servent pas les mêmes intérêts que lui, les ont détaillées (14).

Il s’agit donc moins que jamais d’un débat « technique » et financier, et bien plutôt d’un combat politique et social. Assurément, les libéraux ricaneront que les progressistes réclament l’impossible. Mais que font-ils d’autre, eux, que parachever l’insupportable ? Le temps est donc peut-être à nouveau venu de se remémorer l’exhortation que Jean-Paul Sartre prêtait à Paul Nizan : « Ne rougissez pas de vouloir la lune : il nous la faut (15). »

Serge Halimi.

Banque, Capitalisme, Dette, Économie, Finance, Fiscalité, Inégalités, Protection sociale, Spéculation, Crise économique, Crise financière, Néolibéralisme, Europe, France, Grèce, République d’Irlande, Portugal

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Vous pouvez également
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(1) « IBEC in Brussels on concerns about reform of wage rules », IBEC, 15 juin 2011.

(2) Charlemagne, « It’s all Greek to them », The Economist, Londres, 11 juin 2011.

(3) « A grim inheritance », The Economist, 11 juin 2011.

(4) Paul Krugman, « Rule by rentiers », The New York Times, 10 juin 2011.

(5) International Herald Tribune, Neuilly-sur-Seine, 15 juin 2011.

(6) Lire Laurent Cordonnier, « Un pays peut-il faire faillite ? ? », Le Monde diplomatique, mars 2010.

(7) Cf. « The great repression », The Economist, 18 juin 2011, qui détaille l’histoire de ce mécanisme.

(8) Ibid.

(9) Lire Pierre Rimbert, « “Nous avons eu le pouvoir, maintenant il nous faut l’argent” », Le Monde diplomatique, avril 2009.

(10) Le Figaro, Paris, 16 juin 2011.

(11) Lire « Bien mal acquis profite toujours (à Goldman Sachs) », Le Monde diplomatique, mars 2010.

(12) Reuters, 2 juin 2011.

(13) Lire Maurice Lemoine, « Villes privées dans la jungle », Le Monde diplomatique, juin 2011.

(14) Sur chacun de ces sujets, Le Monde diplomatique a publié de nombreuses propositions depuis deux ans. On lira également le « Manifeste des économistes atterrés ».

(15) Préface de Jean-Paul Sartre à Aden Arabie, Maspero, Paris, 1971.

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Rédigé par aragon 43

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