Publié le 7 Mars 2010
Ce matin, je feuilletais l'huma-dimanche et mon attention s'est arrêtée sur les mesures prises actuellement pour juguler la crise du système capitaliste.
C'est un vaste chantier en cours.
Des politiciens vermoulus et les lobbys de la haute finance européenne s'y emploient.
Regardons-y de plus près.
Tous les gouvernements qu'ils soient de droite comme de gauche sont à la tâche pour purger la bête de sa dette et lui insuffler les milliards d'euros nécessaires pour reconstituer le magot bancaire.
Il s'agit, nous dit-on, de réduire les dettes des états devenues considérables après les aides accordées aux banquiers pour maitriser la crise.
Nous aurions pu penser que ces Etats auraient sanctionnés les fauteurs de déficit, ceux qui se sont servis dans les caisses, ceux qui se sont goinfrés de commissions bancaires, de bonus, de gros dividendes tout en faisant grossir la bulle, eh bien, rien de cela; nos dirigeants politiques ont préféré viser ceux qui n'y sont pour rien, les innocents comme on aurait dit du temps du christianisme naissant.
Quand je dis que tous les gouvernants sont entrain d'administrer aux peuples européens la purge, je retiens en particulier ceux qui auraient dû combattre ces mesures, les socialistes; mais comme diraient des camarades, ce sont des illusions.
Cette social-démocratie, comme d'habitude dans les grandes crises, choisit de rafistoler la façade du système en s'en prenant à ses propres forces, qu'elle désespère.
Elle est au garde à vous, aux ordres, à la tâche pour appliquer les mesures décidées en haut lieu, dans les immeubles de Manhattan où les banques ont repris leur sarabandes infernales comme le dit le pris Nobel de l'économie, le keynésien J. Stiglitz.
La cure, la diète, la purge, la social-démocratie l'applique avec un zèle extraordinaire, au point que dans tous les pays capitalistes on suggère de la conforter ou de la remettre au pouvoir pour faire le sale boulot.
Les vautours sociaux démocrates et les vautours de la bourgeoisie planent au dessus de tous nos droits sociaux en ce moment. Ils sont dans le ciel de l'Espagne, de la Grèce, de l'Islande, de la Grande Bretagne, du Portugal, en Allemagne Merkel sait qu'elle peut compter sur la social-démocratie, pareillement en Belgique et en Hollande.
Partout ces vautours, qu'ils soient de droite ou pseudo-socialistes usent des mêmes recettes: augmenter les impôts des plus pauvres, protéger les riches, réduire le nombre de fonctionnaires, diminuer les salaires, baisser les budgets concernant la sécurité sociale, les hôpitaux et reculer encore l'âge de la retraite.
Je pourrais ainsi continuer la litanie des mesures antisociales prises par ces gouvernements qu'ils soient de droite ou de gauche.
Toujours dans l'humanité ce matin, un reportage nous faisait part des mesures imposées aux portugais pour réduire leurs dettes et ces mesures étaient le fait d'un grand socialiste français, Strauss Khan directeur du FMI, dont on voudrait à droite en faire le futur président français pour poursuivre le sale boulot engagé par Sarkozy si celui-ci venait à flancher devant les réactions populaires.
Les luttes actuelles semblent s'organiser pour contrer ces dispositifs antisociaux.
Il est regrettable quand même de voir cette organisation européenne syndicale, la CES, presqu'absente de la lutte se contentant de vagues déclarations.
L'attaque actuelle du capital pour toucher à nos droits sociaux devrait faire bondir cette organisation, une organisation, qui, c'est vrai, a acquiescé à toutes les théories libérales qui nous ont mis dans le pétrin tel ce marché libre et non faussé.
Des centaines de milliers de travailleurs grecs, portugais, islandais, hollandais manifestent actuellement pour s'opposer à toutes ces mesures antisociales, il faut les soutenir, le 23 mars les organisations syndicales françaises les rejoindront dans la lutte, j'espère que ce mouvement ne s'arrêtera pas là et que toute l'Europe du travail s'opposera frontalement à ces entourloupes tant de la droite que de la social-démocratie.
Toujours ce matin, une nouvelle nous est venue de cette terre islandaise, de cette petite population de 300000 habitants où les vautours voulaient les amputer de près de 8 milliards d'euros pour rembourser les frasques bancaires et des gros actionnaires anglo-saxons. Ils se sont opposés par référendum au remboursement d'un dette colossale qu'ils auraient dû payer au prix fort.
Les peuples se rebiffent tant mieux.
Comptons sur le rapport de force comme le choisissent les travailleurs et les populations de Grèce, d'Espagne, du Portugal qui manifestent en ce moment.
Bernard LAMIRAND