MUNICIPALES : CA GROUILLE !
Publié le 9 Juin 2019
CA GROUILLE: ALORS AERONS LE PAYSAGE POLITIQUE !
Les Elections européennes à peine terminées que les combinaisons carriéristes refleurissent pour préparer l’accessit suprême : les élections présidentielles de 2022.
Les manœuvres politiciennes sont en cours pour les prochaines élections municipales en 2020. Pourtant il y a beaucoup à dire sur ces élections européennes et le fait que près de 50 % des électeurs et électrices ne se sont pas dérangés pour voter.
La grande masse du monde du travail s’est abstenu : c’est l’obstacle majeur pour nous communiste car nous avons l’ambition ontologique de le sortir des pattes du système capitaliste et de ses tares qui le traversent toujours dans ses périodes de crise avec l’extrême droite et des formes néo-fascistes qu’il utilise à bon escient.
En effet, ce vote, outre l’abstention des classes populaires, montre que le système organise délibérément la dérive vers l’extrême- droite à partir d’un populisme regroupant une partie des LR (Ex gaullistes) et le RN (Ex Front National) et une autre de droite, libérale celle-là, regroupant les lambeaux du PS, du centre et d’un autre reste du gaullisme (LR).Nous n’aurions en terme de choix que de choisir deux maux : l’un brutal comme l’organise Trump aux Etats-Unis, au Brésil et l’autre à petit feu avec Macron et les libéraux. En même temps, à gauche, rien ne va plus : les verts jaunissent et donnent des rejetons capitalistiques autour d’une écologie qui ne touchera pas à un poil du capitalisme destructeur et la vieille sociale démocratie essaye de se dépatouiller comme elle peut après sa déroute présidentielle.
Le PCF, lui, comme son secrétaire national vient de le dire dans une tribune dans l’humanité dimanche, a besoin de faire une analyse sérieuse de cette situation politique et d’un fait majeur, le parti communiste français, s’il a retrouvé de l’espoir, n’a pu engranger les voix nécessaires pour faire au minimum 5 % pour avoir des députés européens malgré une belle campagne de la liste conduite par Ian Brossat composée en grande partie du monde ouvrier.
Pour ce parti, le mien, qui prétend représenter la classe ouvrière, cela pose question quand son score représente 2 % des votes parmi la jeunesse et les ouvriers.
Nous n’avons pu, c’est mon avis, malgré un bon accueil, faire reculer le dégout politique qui s’exprime notamment dans les abstentions et aussi par le vote pour la Le Pen.
Le reportage fait à Denain, toujours dans l’Humanité dimanche, dans une ville ouvrière, une ville de luttes lors de la casse industrielle d’Usinor et de Fives- Cail, une ville littéralement anéantie par la crise après avoir été dirigée longtemps par les communistes, indique l’ampleur de la tâche. Cela montre surtout la désespérance qui conduit à se jeter dans les bras de l’adversaire de classe responsable de ces dégâts humains et matériels quand tout sombre et ne pas voir en l’occurrence ce qui se cache derrière le RN (Front National) : le néo-libéralisme qui a plongé Denain dans la misère après que les maitres des forges d’Usinor eurent exploité les travailleurs pendant plus d’un siècle sans vergogne.
Un monde du travail à la dérive dans ces anciens bastions ouvriers du Nord et de la Lorraine mais ailleurs aussi.
Il faudra le temps long pour rendre espoir à ces hommes et ces femmes, à leurs enfants et petits enfants, eux qui n’ont que connus que chômage et emplois précaires après la disparition de ces hauts lieux industriels où le monde du travail avait une vie sociale et collective rempli de solidarité et l’idée communiste pour changer cette société.
Alors, comme disait Fabien Roussel, il faut être humble devant une telle situation et voir ce qui ne va pas dans les têtes et aider à faire saisir qui sont les responsables d’une telle situation et comment, à partir de chaque lutte ou mobilisation sur un besoin, redonner confiance et de savoir contre qui on se bat. Bref une conscience de classe qui manque cruellement en ce moment.
N’est-ce pas par la mise en œuvre de notre 38eme congrès qui doit rentrer au cœur des foyers et des usines maintenant ?
Refaire de la politique, redonner gout à la vie politique, à la citoyenneté, voilà ce qui nous différencie des autres, nous communistes. Une vie politique nécessaire dans ce monde où l’adversaire de classe fait tout pour garder le pouvoir y compris en recourant aux pires choses comme on le voit en ce moment sur toute la planète où il sévit à travers l’utilisation du racisme, du nationalisme, de la xénophobie, d’un populisme aux accents fascistes et avec des forces militaires à l’appui pour imposer sa domination à travers des conflits armés ou en tramant des révolutions montées par la CIA.
Alors, quand je dis que ça grouille, ce n’est pas une formule en l’air, c’est une recomposition politique droitière et néolibérale pour aliéner davantage le monde du travail et l’empêcher de voir clair dans ce qui se passe ; l’abstention et le vote Le Pen ne font qu’un pour les stratèges du capitalisme international et français.
A gauche les dégâts sont considérables. Comme le disait Warren Buffet, multimilliardaire américain : « Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ».
La bataille de classe n’est pas perdue, et c’est à nous communistes de la mener : c’est dans nos gènes et si nous savons retrouver le chemin de la présence communiste sur le terrain, ce combat de classe retrouvera ses marques et nous gagnerons à nouveau des luttes.
Les élections municipales vont être utilisées pour une nouvelle recomposition de la droite et cela s’aperçoit déjà avec les appels à rejoindre le RN et LREM. A gauche, il ne s’agit pas de singer les droites qui visent l’élection présidentielle ; le PCF doit ambitionner des listes rassemblant des citoyens avec leurs propositions pour regagner une vie politique et sociale permettant d‘en faire les acteurs avec leurs propositions face au capital.
C’est donc dans un retour dans les cités, dans les usines et les bureaux qu’il faut axer notre bataille pour les municipales ou peut jaillir alors plein d’idées nouvelles du peuple et les communistes, qui ont été bien accueillies avec la campagne de Ian, peuvent faire prendre corps à une autre vie démocratique nouvelle pour remettre non seulement de l’espoir et des chances de redevenir le parti qui intéresse les gens comme dit.
Alors une seule chose compte, préparons les municipales avec les gens et le style adopté lors des européennes permettra au vrai rassemblement de se faire avec des listes citoyennes et les municipales prendront alors une toute autre tournure.
Bernard LAMIRAND