EN FINIR AVEC LE TEMPS DES SAUVEURS ET DES MESSIES
Publié le 4 Juin 2019
LE BIG BANG DES SAUVEURS SUPREMES
L’internationale, chanson écrite par Eugène Pottier en 1871 et mis en musique par de De Geyter, fut chantée pour la première fois à Lille disait :
Ni Dieu, ni César, ni Tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes
Décrétons le salut commun..
Ces paroles sont plus vraies que jamais.
A peine les résultats des élections européennes, certaines et certains, reprennent leur bâton de maréchal pour refaire les alliances politiciennes qui ont cours depuis des années et qui ont conduit la gauche à être réduite à l’état de ce qu’elle est aujourd’hui.
Ces gens-là veulent un « big-bang » mais ont bien soin de mettre leur stature en filagramme pour que surtout on ne les oublie pas.
Nous y trouvons tout l’aréopage des prédicateurs d’une gauche dont on ne sait plus sa véritable définition depuis qu’elle s’est fourvoyée dans l’accompagnement du capitalisme en crise.
Le concours de beauté n’est plus l’horizon du peuple. Il en a tellement gouté qu’il en régurgite aujourd’hui tout le contenu et cela l’amène à s’abstenir et dans le pire des cas à renier ses propres valeurs de solidarité sociale sous les coups de boutoirs de la droite et de l’extrême droite qui attend son heure.
Le monde du travail souffre de cette situation sans vraies perspectives.
C’est à un changement de société qu’il faut s’atteler et non pas mettre un nouveau sauveur suprême qui constatera que la tâche est trop difficile et abandonnera la partie comme l’ont fait ses prédécesseurs.
La peur de l’extrême droite est mise en avant pour se réunir, bien sûr le danger existe, mais le réglera t’on seulement par la peur de l’arrivée du RN au pouvoir, avec cette fois-ci la droite conservatrice à ses cotés car c’est cela qui nous pend au nez. L’élection présidentielle en appelant à voter Macron par défaut pour éviter le danger Le Pen n’a absolument pas régler le problème, il l’a même accentué. Si nous raisonnons de la même manière nous aurons la réédition en pire du même scénario en 2022.
Sortons de ce jeu mortifère et passons à l’offensive.
Que faut-il faire alors ?
D’abord définir ce que doit être la gauche aujourd’hui dans le contexte de la France mais aussi à partir du monde dans lequel nous vivons et des problèmes qui se posent à l’échelle de la planète.
Il faut une gauche anticapitaliste et qui le dit clairement.
Une telle gauche nécessite de refaire de la politique avec le monde du travail et de lui rendre le pouvoir, c'est-à-dire de le sortir de la délégation de pouvoir mortifère dans lequel il est enfermé par nos propres manquements à son égard.
Alors s’imposera la nécessité que c’est ce monde du travail qui définit ses objectifs, son pouvoir de décision, ses règles démocratiques pour qu’il reste toujours le maitre d’œuvre de la politique à mener et qui doit être celle qu’il définit lui-même.
Il s’agit donc de se sortir des décisions d’en haut et des reniements face aux stratégies ordo-libérales dans lequel le combat de classe est engagé depuis les années Reagan pour faire disparaitre toutes organisations politiques ou syndicales qui le combattent, l’idée communiste en particulier.
Le parti communiste vient de retrouver ses marques, il peut être l’inspirateur d’une telle démarche de classe ; non pas par hégémonie mais en pourvoyeur d’idées qui renverse ce système car là est le vrai sens de passer à l’offensive et de ne plus se complaire à panser les plaies du système.
La question est donc de savoir si on veut battre le capital et mener la lutte de classe indispensable.
Le parti communiste a commencé à s’engager dans cette voie avec les Européennes. Ian Brossat et sa liste ont créé les conditions d’un débat offensif et de ce que pourrait être les innovations tant en matière sociale qu’en matière de climat et de devenir de la planète. Cela prélude l’idée de dépassement du capitalisme et de comment s’y prendre devant les obstacles et les bâtons dans les roues que mettront les pouvoirs en place.
C’est la voie que les communistes ont choisi à leur congrès, ils ont retrouvé confiance, les idées lancées sont dans les têtes mêmes si elles ne se sont pas exprimées en vote ; le temps long des retrouvailles avec l’idée communiste nous oblige à être humbles et patients. Notre effacement pendant plusieurs décennies nous avait mis hors course ; maintenant nous redevenons visibles et le travail dans lequel les communistes excellent ce sont les luttes pour changer cette société.
Nous n’avons pas besoin de sauveurs suprêmes mais plein d’hommes et de femmes qui prennent le pouvoir et l’exerce collectivement à l’entreprise, dans les quartiers et les cités.
Tenez, premiers travaux pratiques : comment nous allons mener une bataille pour le devenir de la Sécurité sociale et les retraites avec des propositions innovatrices à partir des besoins que détermineront les salariés-es et les retraité-es ?
Pourquoi pas un grand débat national en matière de Sécurité sociale. Ce serait rendre hommage au CNR qui a créé cette belle conquête sociale que de la rendre encore plus proche et humaine par des propositions comme l’ont été celles de 1945.
Bernard LAMIRAND