BENALLA ET LA CINQUIEME REPUBLIQUE AGONISANTE
Publié le 25 Juillet 2018
BENALLA : CE QUE RECELE CET EPISODE DE LA CINQUIEME REPUBLIQUE
S’il y avait un exemple de plus pour démontrer la duplicité de ce pouvoir, nous l’avons avec les démêlés entre tous ces courtisans et courtisanes qui se taisent ou se contredisent lors des interrogatoires des commissions d’enquête du parlement.
L’affaire Benalla est révélatrice de ce qu’a pu engendrer comme malformation démocratique tout au long de son existence la cinquième république, je veux dire le pouvoir personnel comme le qualifiait dès 1958 le Parti communiste français.
Nous sortions de la quatrième république établie à la libération de la France après l’occupation nazie et la collaboration des classes dirigeantes avec Pétain sous le régime de Vichy: celle-ci était entrée en vigueur le 27 Octobre 1946 jusqu’au 4 Octobre 1958 .
Je pourrais énumérer toutes les malversations de cette cinquième république et les pratiques des divers présidents de la République élus au suffrage universel mais inutile de détailler, chacun a en mémoire le SAC et les barbouzes, le Rambo-varior ou encore le meurtre de personnalités jamais élucidées comme celui de Boulin ministre gaulliste sous Giscard d'Estaing.
L’Elysée est devenu le lieu de promiscuité de toute une élite triée sur le volet pour accomplir le pouvoir personnel d’un homme se croyant au dessus des lois et en les faisant lui- même à son image. N’oublions pas que son gouvernement est tenu par une élite qui se baladent de ministère en ministère et finissent souvent dans les hauts lieux de l’argent roi.
Cette cinquième république arrive pour ainsi dire en bout de course mais elle peut subsister justement à travers une clique qui tient à tout prix à tenir le pouvoir . C’est ce qui se passe en ce moment.
L’affaire Benalla montre bien que cette cinquième république est totalement vermoulue. Le respect ne peut même plus être invoqué quand ces gens violent leurs propres règles.
Les petites fripouilles sont nécessaires à la survivance d’un pouvoir personnel parce que le système considère qu’il a besoin d’individus de cette trempe et d’hommes de mains pour casser le social dans ce pays et ce que vient de dire Macron par la phrase devenue célèbre ce jour sous l’apostrophe « qu’ils viennent me trouver » ressemble à un parler d'un vulgaire chef de bande.
Ces gens- là ne sont pas seulement des frotte-manche, ils sont là pour orienter à coups de crosses ou d’armes idéologiques encore plus malfaisantes les décisions à prendre pour démunir le peuple et manipuler le monde du travail.
Cela est insupportable.
L’affaire Benalla n’est donc qu’un épisode, des plus « rocambolesque certes ; mais qui montre bien que cette cinquième république née sous un coup d’Etat, conduit inexorablement à la fin de la démocratie parlementaire, et pas seulement puisqu’elle s’attaque au fonctionnement démocratique de la vie sociale et économique du pays.
La récente remise en cause du code du travail avec la volonté du pouvoir de réduire comme une peau de chagrin le peu de démocratie sociale à l’entreprise et au travail est là pour démontrer que le système ne s’embarrasse même plus des structures dites intermédiaires pour faire passer ses exigences.
Ce n’est donc pas la dictature du prolétariat mais bien celle du capital et de ses hommes liges.
Macron, ne l’oublions pas, a été parrainé par les plus grands patrons du CAC 40 et aussi des grandes multinationales pour arriver au pouvoir et avoir un sauf conduit de la droite et du libéralisme pour diriger ce pays pour leurs intérêts.
Voilà à quoi il faut s’attaquer et si l’affaire Benalla permet d’ouvrir les yeux sur ce qui amène à confier le pouvoir à des « conducator », cela serait une étape e pour en finir avec l’élection du Président de la République au suffrage universel car là est le véritable problème.
Dépassons donc vite ce débat d’un "malandrin" dans les coulisses de l’Elysée pour engager le débat pour une démocratie à la hauteur de changements fondamentaux nous extirpant du système capitaliste qui est en lui-même une dictature imposée au monde du travail.
Cela peut être un excellent thème pour le congrès du PCF et notamment de présenter un candidat communiste pour mener campagne pour en finir avec cette cinquième république et l’élection présidentielle au suffrage universel.
Bernard LAMIRAND