LA GRISAILLE MAIS DEMAIN LE PRINTEMPS DE LA LUTTE
Publié le 27 Novembre 2016
TEMPS DE GRISAILLE EN FRANCE
Aujourd’hui 27 novembre, l’automne lâche ses dernières feuilles mortes et les arbres sont dénudés offrant une silhouette squelettique. Je regarde au bout de mon râteau ces feuilles abandonnées et je me souviens qu’elles étaient belles quand elles ont émergées de leurs bourgeons au printemps dernier.
Que de feuilles mortes se ramassent à la pelle en ce moment et que d’espoirs s’envolent quand un vent mauvais sillonne la plaine et les disperse vers les recoins les plus obscures !
Elles sont passées du vert à un rouge flamboyant puis à une pâleur extrême pour ensuite se décrépir par terre et rejoindre tantôt le compost ou tantôt le tas de détritus où elles vont finir leur vie éphémère.
Je regarde le ciel, non pas pour un dieu céleste - il y en a trop d’ailleurs qui s’y prennent sur terre- mais un corbeau qui passe et croasse vers je ne sais quel horizon.
Au loin, dans cette Picardie, quelques oiseaux migrateurs, passent : j’ai l’impression qu’ils s’enfuient aux lointains pour gagner des terres plus hospitalières.
Dans mon jardin, il reste mes habituels amis-es : quelques rouges gorges fidèles qui attendent que je remets la petite niche à graines, ils ont faim, peut-être faim d’espoir et d’une vie où il fera bon vivre.
Quelques merles aussi, et j’ai vu les habituels coucous ; vous savez ces oiseaux qui pondent leur œufs dans le nid des autres oiseaux et profitent ainsi de la couvée et ensuite chassent du nid les vrais habitants.
Cela n’existe pas seulement dans la nature me direz-vous ; c’est vrai : il y a, en effet, d’autres drôles d’oiseaux qui savent eux aussi profiter des autres et ensuite prendre la place et s’ériger en maitre du séant.
Je regarde encore le ciel, il est dégagé ce matin, il fait un froid de « Canard »et je sens que celui-ci va égratigner la mare au canard mercredi prochain de ces coins-coins où raisonneront jusqu’au plus profond des abimes les clameurs face aux renards dans le poulailler.
Un rayon de soleil vient d’illuminer ma fenêtre, un dernier groupe d’hirondelles s’en va et avant le départ traine sur un vieux fil téléphonique abandonné depuis la privatisation de France-Télécom.
Elles reviendront pour faire printemps.
L’espoir est toujours dans le cœur des oiseaux de bons augures que sont les communistes.
L’été prochain, après le mauvais temps, ils reviendront pour chasser les mauvais augures dépenaillés.
Bernard LAMIRAND