FILLON VEUT DEMANTELER LA SECURITE SOCIALE
Publié le 29 Novembre 2016
FILLON ET LA SECURITE SOCIALE
Nous savons maintenant qui est le candidat officiel de la droite et notamment du patronat.
Il s’appelle Fillon.
Nous avons eu à le connaître quand il fut dans le gouvernement de Balladur en 1993 puis de Raffarin sous la présidence de Chirac en 2002 et enfin comme premier ministre de Sarkozy de 2007 à 2012.
Une longue carrière antisociale.
Ce personnage, conservateur libéral, admirateur de Margareth Thatcher « la dame de fer » premier ministre britannique et de Gerhard Schröder ancien chancelier Allemand, qui ont démoli respectivement le système social de leur pays, est l’ennemi juré depuis longtemps de la Sécurité sociale solidaire.
Nous pourrions même remonter à la période des ordonnances de Balladur en 1993 (il était déjà ministre) quand celui-ci proclama les ordonnances ravageuses de la Sécurité sociale sur les retraites et notamment concernant la durée de cotisation nécessaire pour avoir droit à une pension à taux plein qui passe alors de 150 trimestres à 160 trimestres[ concernant le calcul de la retraite du régime général et le calcul sur les 25 meilleures années au lieu des 10 meilleures années ainsi que le décrochage des revalorisations à partir de l’indice des prix à la consommation au lieu des salaires.
Fillon approuva toutes les mesures prises par la droite DE 1993 à 2012.
Ce personnage a le toupet de dire qu’il a toujours défendu le devenir de la Sécurité sociale.
Des milliards d’euros ont été ainsi pris aux retraités pendant toutes ces années contribuant à les appauvrir.
Il fut l’ordonnateur de la remise en cause de la retraite à 60 ans et de l’augmentation du nombre de trimestres pour avoir une retraite pleine et entière et il fut celui qui la fixa sous son gouvernement à 62 ans.
Il participa à toutes les « saletés » faites concernant la Sécurité sociale, ce qui amènera des manifestations importantes dans le pays concernant les retraites en 2010.
Il serait long de mettre en évidence tous les méfaits de ce gouvernant venu du gaullisme et ayant toujours en vue de mettre par terre la plus belle conquête du monde du travail, la Sécurité sociale car il s’agit de cela, même s’il jure la main sur le cœur qu’il n’en est pas question.
Cet homme déteste ce qui relève de la solidarité et de régimes sociaux à caractère collectif et il fait partie de cette caste de dirigeants politiques liés au capital et aux forces de l’argent décidés à abattre cette grande conquête sociale.
Ces gens-là n’ont jamais accepté que l’on passe d’un système inégalitaire où régnaient les assurances privées et les mutuelles avant guerre à un système solidaire et par répartition à la libération avec le programme du Conseil National de la Résistance (CNR).
De Gaulle, ne l’oublions pas, l’a accepté que contraint et forcé par le rapport de force à la libération qui donnait à la CGT et au parti communiste un réel pouvoir pour imposer la Sécurité sociale.
En 2007, dans la revue patronale « Challenges » Denis Kessler, un des magnats de l’assurance et ancien vice président du MEDEF indiquait ceci : « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie….
… La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! ».
La sécurité sociale fut mise en place par Croizat et Laroque avec rapidité et devant les bienfaits qu’elle apportait aux travailleurs ne put être remis en cause sur ses fondements par les pouvoirs successifs après le départ des ministres communistes en 1947.
L’universalité de la Sécurité sociale proclamée par Croizat fut cependant dès 1946 l’objet d’une bataille pour en réduire la portée et si elle fut votée ne fut jamais appliquée parce que les forces de la réaction, notamment les professions libérales, les gros agriculteurs, les commerçants et artisans n’en voulaient pas.
L’arrivée demain au pouvoir de Fillon et la présence du FN aboutirait à mettre un terme à cette grande conquête de la classe ouvrière qui fait encore la fierté de la France dans le monde malgré les coups de boutoirs portés depuis plusieurs décennies.
Fillon vient de dresser à travers les primaires le réquisitoire le plus antisocial de la droite que le pays ait connu depuis la libération et il n’est pas étonnant qu’il place en premier lieu la Sécurité sociale dans ses réformes par la privatisation des risques en matière de santé.
Il casse la solidarité intergénérationnelle en diluant les risques et en créant les conditions de désengagement de la Sécu d’une partie de la population.
Cette Sécurité sociale, Fillon et ses acolytes du Medef, ne peuvent plus la supporter et dans le sillage des remises en causes de Hollande et Valls, il s’agit demain d’en faire une sorte de valise de secours et de transférer la plus grande partie de l’assurance maladie vers le privé.
En considérant que la Sécurité sociale ne doit rembourser que les soins en affection de longue durée et les maladies graves ( ce qui révocable à l’exemple déjà de l’hypertension sévère sortis du 100 %), Fillon entreprend le dépècement en mille morceaux de la Sécurité sociale et de sa cuirasse la solidarité intergénérationnelle.
En confiant ce que l’on appelle le petit risque, qui comprend toutes les affections que subissent les individus dès la naissance jusqu’à la mort, aux assurances privées et aux mutuelles dont le statut est entrain de prendre une dimension de plus en plus assurantielle, la Sécurité sociale des français deviendrait alors un système rabougri, inégalitaire et à plusieurs vitesses.
Il y aurait ceux et celles qui pourront se payer les meilleurs soins et les autres qui auraient le minimum vital, comme aux Etats-Unis. Déjà le travail de sape fait depuis plusieurs décennies nous montre que les droits ne sont plus à la dimension de ce que ses créateurs envisageaient, c'est-à-dire une Sécurité sociale remboursant tous les soins à 100 %.
Derrière tout cela se cache la main patronale, celle qui vise à se débarrasser de toutes les cotisations sociales et Fillon annonce la couleur : faire en sorte de libérer les entreprises du financement de la Sécurité sociale.
Le but est de remplacer la cotisation dite employeur par une TVA sociale que paieront les populations pendant que les riches « rempli aux as » se feront soigner avec les meilleures assurances.
Dans le programme de Fillon, les choses sont donc claires et je reprendrai simplement ce qu’il met en avant pour toucher à ce droit fondamental : focaliser l’assurance publique universelle notamment sur les affections graves ou de longue durée, le panier de soin « solidaire », et l’assurance privée sur le reste …». Les moins favorisés ne pouvant accéder à l’assurance privée bénéficieront d’un régime spécial de couverture accrue. Les patients seront responsabilisés par l’introduction d’une franchise maladie universelle dans la limite d’un seuil et d’un plafond.
L’objectif est aussi de placer la retraite à 65 ans du régime général ; une nouvelle attaque de grande ampleur qui pourrait coïncider avec une fusion du régime général avec les retraites complémentaires pour parfaire la réduction des prestations retraites.
Une retraite à 65 ans qui conduirait à ce que des travailleurs n’ayant pas le nombre d’années de cotisations suffisantes soient obligés d’attendre les 70 ans pour une retraite pleine et entière. Tous les actifs, les précaires et chômeurs actuels et de demain ont du mouron à se faire.
Cet homme est dangereux pour tous les travailleurs de ce pays et en particulier pour les générations qui vont accéder dans les années prochaines à la retraite dans les pires conditions et subiront une autre peine : des droits en matières de santé amputés et des allocations familiales réduites.
La Sécurité sociale est née pour mettre un terme à des systèmes inégalitaires d’avant guerre, des systèmes où demeuraient des formes de charité. Avec Fillon, réactionnaire et catholique orthodoxe, il ne restera pour les pauvres que d’aller avec la sébile à la main réclamer quelques pièces de la part de ces riches rempli de magnanimité après avoir détroussé le monde du travail.
Cet homme est un danger public.
Bernard LAMIRAND Animateur du Comité d’Honneur National Ambroise Croizat