PCF LES PRESIDENTIELLES ET LES LEGISLATIVES DE 2017

Publié le 29 Octobre 2016

PCF ET LES PRESIDENTIELLES 

Je suis particulièrement inquiet de voir mon parti engourdi dans une grande expectative politique.

Certes, nous avons réalisé une consultation citoyenne et des décisions seront prises je l’espère le 5 Novembre, mais il me semble que nous « tournons en rond », selon une vieille expression, quand on ne sait plus à quel saint se vouer.

L’absence quasi permanente sur la scène politique du PCF, le barrage médiatique organisé par l’idéologie dominante pour taire les idées communistes, montre bien que les forces les plus réactionnaires savent où peut venir le danger  et qu’il faut extraire de l’imaginaire populaire le marxisme encore enraciné dans la société.

Le besoin d’un parti communiste visible et offensif est donc crucial : la crise du système capitaliste, l’autoritarisme qui le sous-tend, le racisme et la xénophobie qui  lui permet de trouver des boucs émissaires, les  guerres et les violences dont il est la cause et qu’il attise, l’appauvrissement des salariés et retraités, une droite extrémisée, un patronat toujours plus assoiffé de profit, un parti socialiste pire que celui que nous avons connu dans les guerres coloniales, obligent à être nous-mêmes et à ne pas se laisser aller à l’aventure.

Dans des telles circonstances, le parti communiste est un bien précieux et il peut l’être davantage encore pour susciter une candidature de large union face à l’insignifiance que nous affligent actuellement ces quelques égos à gauche qui barrent le chemin de la perspective.

J’entends des voix dirent que les dés sont pipés pour un tel schéma, qu’il vaudrait mieux se borner, par une sorte d’inertie, à la candidature de Mélenchon  et que l’on pourrait se servir de son bulletin de vote à cet effet. Je ne comprends pas ce déguisement.

D’autres pensent qu’il est le seul porteur d’une démarche permettant de gagner les élections présidentielles et législatives de 2017, que l’élection présidentielle est défavorable par essence au PCF par le coté culte de la personnalité que cela suscite.

Par l’absurde, avec notre influence actuelle, il vaudrait mieux alors ne plus se présenter à rien et nous réfugier sur notre Aventin ? Ce serait l’impuissance caractérisée.

Mélenchon serait donc la seule perspective crédible  à gauche ! Voyons-voir !  Actuellement, il  se situe à près de 15 % de l’électorat qui irait voter selon divers sondages. Un chiffre modeste pour une telle éventualité.

Rappelons qu’en 2012, portée par les communistes, sa candidature a oscillé entre 10 et 15 % pour finalement retomber vers 11 % lors du vote, ce qui n’était pas si mal que cela, mais avec un PCF qui l’a littéralement porté de bout en bout.

Nous ne sommes plus en 2012 où s’exerçait à gauche le rejet de Sarkozy et un vote par défaut pour Hollande. La France est dans une situation de crise manifeste tant sur le plan économique, sociale, morale: elle est en voie d’extrémisme. Le Front national est aux portes du pouvoir, la droite classique se « lepenise », le parti socialiste et ses dirigeants accompagnent la crise, la devance, avec Hollande et Valls décidés à rompre avec une gauche de progrès pour installer un parti  libéral - démocrate à l’américaine.

Nous avons besoin d’être présent dans ces moments là ou tout peut arriver et le pire est à notre porte :  le parti communiste dans son histoire n’a jamais baissé pavillon.

Une candidature qui créé l’union est toujours possible mais c’est un postulat que  le candidat Mélenchon a empêché de par ses ambitions électorales personnelles.

Pourtant des camarades pensent qu’il est le recours, malgré tout, pour rassembler autour de sa personne et gagner les élections présidentielles. C’est une opinion mais résistera t’elle à l’épreuve des faits ?

La question que nous nous devons de porter n’est-elle pas celle-ci : peut-il, comme il le proclame, gagner les présidentielles avec la « France insoumise » ; une organisation qu’il a créé à son image et auquelle il faudrait se rallier sans condition.

Je ne le pense pas et je ne suis pas le seul.

D’ailleurs lui-même le pense t’il vraiment ? N’a-t-il pas d’autres buts en tête ?

Son programme électoral est à prendre ou à laisser dit-il à l’adresse des communistes. Singulière façon d’imposer les choses à ceux et à celles qui seraient prêts à travailler avec lui.

Ce programme n’est que celui de Mélenchon et de ses amis-es et dedans, il y a des propositions que les communistes ne peuvent accepter sinon que de se renier.

Le programme n’est pas discutable dit-il ! Alors comment rassembler avec un homme qui a le verbe aussi autoritaire.

Singulière façon de promouvoir la démocratie !

Cette façon d’agir comble les adversaires d’une gauche nouvelle capable de réunir toutes les forces de progrès.  Les socialistes libéraux  savourent  cette désunion, eux, dont la peur de voir se rassembler des hommes et des femmes de progrès les obsède.

Donc,  faut-il  y aller quand même ? Ce serait un exercice de haute voltige, nous serions pour ainsi dire sur un fil dont les amarres seraient tellement abîmées qu’elles menaceraient de se rompre avant d’arriver au bout du chemin.

Et sauver les meubles n’a jamais été la caractéristique des communistes. Le courage politique, de tout temps a été notre marque de fabrique.

La candidature de Mélenchon dans ces conditions comme pouvant être notre candidat ne peut que nous amener qu’à Canossa.

Derrière ce qui est visé, c’est notre effacement.

Regardez comment déjà, les médias nous ont déjà éliminé de la parole politique pour ces élections.

Je ne l’accepte pas.

Un candidat communiste s’impose donc quitte à le retirer si une possibilité existe encore de rassembler la vraie gauche.

Bernard LAMIRAND

 

 

 

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Présidentielles 2017

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