RETRAITES : QUE SE PASSE T'IL A LA CARSAT *

Publié le 9 Décembre 2014

RETRAITES : QUE SE PASSE T'IL A LA CARSAT *

QUE SE PASSE T’IL A LA CARSAT* ?

Depuis plusieurs mois, dans certaines régions, les futurs retraités (es) voient leurs dossiers de retraites bloqués et leur affectation au régime de retraites de la Sécurité sociale et des caisses de retraites complémentaires retardée.

C’est inacceptable.

Le manque de personnel, les non remplacements des départs en retraite sont la résultante de ces retards et le gouvernement en porte l’entière responsabilité.

Des personnes ayant fait valoir leur droit à la retraite se trouve ainsi sans ressources depuis des mois et cela risque de durer encore, comme le dit un représentant de la CARSAT.

De qui se moque t’on ? Ce gouvernement et la ministre Marissol Touraine en sont arrivé à considérer les ayants droits comme quelque chose de subalterne. Nous sommes loin des attentions que portaient le Conseil National de la Résistance pour donner enfin aux salariés âgés une retraite bien méritée.

Ce midi, sur la deuxième chaine antenne 2 , un reportage montrait l’état de ces gens et notamment une calaisienne âgée de 64 ans qui avait fait valoir ses droits et qui n’a reçu aucune nouvelle de sa retraite future depuis plusieurs mois et aucun versement, ce qui la conduit à ne plus avoir aucun moyen financier pour payer son loyer et d’autres factures et d’être obligée d’avoir recours à sa fille qui lui a avancé l’argent nécessaire.

Dans ce même reportage, il est fait état de catégories plus jeunes qui doutent de leur retraite future au régime général et aux complémentaire et la nécessité de préparer leur retraite par leur propre moyen bien avant le départ.

Un jeune ingénieur, pour le besoin de la cause, disait qu’il se préparait dès maintenant constatant que sa retraite risquait de devenir de plus en plus incertaine en ce qui concerne le taux de remplacement par rapport à son salaire d’activité tout en mentionnant qu’elle serait plus tardive.

Cet ingénieur indiquant alors qu’il épargnait et cotisait chaque mois à une assurance vie pour compléter le moment venu sa retraite.

Nous voyons là les dégâts dans les têtes de l’abaissement de nos systèmes de retraites tant du régime général que celui des retraites complémentaires Arco et Agirc avec les mesures d’âges ramenant la retraite vers les 65 ans et plus et l’érosion des retraites servies qui déclinent depuis les ordonnances Balladur en 1993 et ensuite par des décisions réduisant sans cesse les revalorisations de celles-ci jusqu’au gel opéré par ce gouvernement défaitiste plutôt enclin à écouter les jérémiades des patrons nantis sur les « charges sociales » comme ils disent.

Cette baisse du niveau des retraites amènent déjà des salariés à tenter de compenser par des assurances privées la perte ou le trou causé par ces mesures à long terme négatives pour tous les ayants-droits et surtout les plus pauvres qui ont bien du mal à mettre les deux bouts ensemble.

La manœuvre consistant à baisser les retraites vise à subvertir les travailleurs pour qu’ils se payent eux-mêmes leur retraite par des placements dans les compagnies d’assurances privées. En fait, les salariés sont d’or et déjà appelés à compenser le retrait des cotisations de l’entreprise et demain leur disparition. Le but est de lâcher le salaire socialisé permettant une retraite solidaire et par répartition par la cotisation sociale. C’est un retour en arrière et un saut vers des inégalités criantes entre salariés.

En plus, cet épargne volontaire vers les assurances privées sera pris sur la rémunération des salariés quelque soit leur catégorie et ceux-ci seront astreints à réduire leur niveau de vie avec toutes les conséquences nuisibles en matière de croissance et d’emploi.

En fait, nous avons là, tous les ingrédients pour remplacer la cotisation sociale par l’impératif pour le salarié, s’il le peut, d’assurer ces vieux jours lui-même comme au temps les plus reculé de notre histoire sociale.

Les retards dans l’admission à la retraite confirment que le ver est dans le fruit et que pouvoir et patronat sapent volontairement notre système par solidaire mise en place à la libération par Croizat et Laroque d’une retraite pour tous payée tant par la cotisation des salariés et par celle de l’entreprise, prise sur les richesses créées par la force de travail.

Oui, il y a de quoi être indigné et révolté de voir ces jeunes retraités acculés à attendre plusieurs mois pour recevoir leur dû. Ce n’est pas un épiphénomène, cela fait partie d’une déontologie d’abandon pour faciliter l’arrêt des cotisations dites patronales et permettre la montée en puissance des assurances vie et des fonds de pensions.

Oui le ver est dans le fruit.

Il est temps que le monde du travail réagisse pour défendre et améliorer le système de retraite solidaire et ne pas se laisser manger la laine sur le dos.

Bernard LAMIRAND Animateur du Comité national Ambroise Croizat

* Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail)

Rédigé par aragon 43

Publié dans #syndicalisme

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