LES FOURBERIES DE MACRON ET COMPAGNIE
Publié le 24 Novembre 2014
Un texte de mon camarade Denis,ancien responsable CGT des droits et libertés syndicales et ancien inspecteur du travail et je publie sa contribution sous l'appellation de "billet dur ".
BILLET DUR DU PÈRE DENIS
MACRON:MISSION REMPLIE, ADMIS À PANTOUFLER AU MEDEF
Notre jeune loup Emmanuel Macron, met les bouchées doubles depuis quelques jours, il ne serait pas surprenant qu’il ait déjà un point de chute lucratif du côté du MEDEF.
À trente sept ans, formé chez les Jésuites de la 6ème à la 1ère, passé par Science Po et par l’ENA, Inspecteur de Finances, adoubé par Attali dont-il a été le rapporteur dans la commission initiée par Sarkosy pour libérer la croissance, nul doute qu’il s’imagine un avenir radieux.
Dans son projet de Loi fourre tout, il a décidé et ce n’est pas le premier de s’attaquer à l’institution prud’homale, dans un premier temps, il proroge le mandat actuel des conseillers de 2 ans pour ne pas organiser d’élections, dans un deuxième, il fait voter le 20 Novembre par une majorité de députés socialistes et UDI, dans le cadre d’une procédure d’urgence la suppression de l’élection des conseillers au suffrage direct pour en revenir à la désignation par les organisations syndicales et patronales, renvoyant à des ordonnances la définition des modalités.
Ce n’est pas le premier à vouloir renvoyer pour l’essentiel à des juges professionnels avec pour donner le change l’instauration d’une sorte d’échevinage. Au cours de la vingtaine d’année où j’ai été membre du Conseil supérieur de la Prud’homie, j’en ai entendu de toutes les couleurs! Le rapport de Martin Kirsch conseiller à la Cour de cassation il y a 27 ans sous le gouvernement Chirac pose les bases de ce que le gouvernement nous concocte.
Pour mémoire, il faut redire que le choix de l’élection avait été fait, non sans un débat approfondi en 1793 et régulièrement remis en cause depuis.
En 1991, Pierre Estoup qui vient de refaire parler de lui, affirmait dans « La gazette du Palais » qu’en confiant à des hommes issus de l’élection qui n’y étaient pas préparés, la mission de régler les différends du travail, et en refusant l’introduction de l’échevinage, le législateur a considéré en définitive que la fonction de juge prud’homme ne présuppose aucune qualité, compétence ou connaissance spécifique. C’était rabaisser le rôle du magistrat à une vague fonction d’écoutant ou d’arbitre et dévaluer l’institution judiciaire dont la crédibilité se mesure à la compétence de ses magistrats. On affirme ainsi que les insuffisances dans la rédaction des jugements seraient la cause du grand nombre d’appels, alors que les appels des employeurs sont majoritairement destiné à gagner du temps dès lors que l'exécution provisoire sur la totalité n’a pas été prononcée. Il suffit de constater qu’il n’y a pas plus de réformes des jugements prudhommaux que des jugements des tribunaux d’Instance composés de magistrats.
Un mot encore sur les magistrats, leurs origines sociologique, leur formation, puisqu’on est dans la caricature des conseillers prud’hommes restons y pour les magistrats fils et filles de bourgeois et grands bourgeois, ce qui n’est pas une tare indélébile, mais quelle expérience ont-ils de la pauvreté, du travail dans le bâtiment quant il fait froid le matin, dans le bruit et la poussière d’un atelier etc ? Dans le même temps Macron compte sur les fourberies de S(c)apin qui a largement commencé la casse du droit du travail, la mise au pas de l’Inspection du travail, sa caporalisation, le dévoiement de ses missions, son collègue Rebsamen qui a ouvert prématurément la chasse d’une espèce protégée, les chômeurs.
Le CAC 40 est en hausse, les banques ont le vent en poupe
C’est ainsi que le capitalisme est grand
Père Denis