TSIPRAS OU NOUS AMENE T'IL
Publié le 9 Juin 2014
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TSISPRAS Où NOUS AMENE T’IL ?
Je viens de découvrir avec stupeur la déclaration de notre candidat à la présidence de la Commission de Bruxelles et je le cite à une question du journal le Monde:
Vous avez été candidat à cette présidence et un opposant acharné à Jean-Claude Junker, mais aujourd'hui, vous soutenez sa nomination…
« J'ai déjà déclaré que, bien qu'opposant farouche à sa politique, je reconnaissais son droit à être le premier parmi les cinq candidats à la présidence la Commission pour conduire les négociations afin de former une majorité, car son parti a remporté le plus de sièges aux élections. Si cela ne se produit pas, alors l'Europe n'a pas d’avenir. Nous avons engagé un processus – même si ce n'était qu'un premier pas – de démocratisation visant à exposer au vote des peuples les partis du Parlement au travers de candidats représentant chaque parti. On a fait une campagne, on a débattu, et maintenant, on nous dit que tout cela était pour rien ! »
La politicaillerie va déferler pour désigner le remplacement du triste Barroso : est-ce une raison pour y mettre notre couplet ?
La structuration de la démocratie libérale européenne laisse en fin de compte le choix aux Etats de désigner avec l’avis du parlement le président de cette commission que le capital tient en laisse depuis la naissance de la Communauté Européenne.
Faire semblant de ne pas le savoir est une erreur politique.
Junker ou les autres candidats de droite ou sociaux démocrates libéraux en course pour la place titrent les médias ; qu’est que cela nous regarde de savoir qui de ces politiciens véreux va diriger comme président une commission honnie des peuples ?
Des peuples européens, qui par leur abstention massive, ont marqué leur écœurement, de ces roitelets capables des pires machinations pour tenir le pouvoir européen au profit des puissances financières auquelle Junker a été le zélé collaborateur.
La démocratie, cher Tsipras, ils connaissent : ne sont-ils pas ceux qui se sont assis sur le vote non de la constitution européenne pour en faire un traité du marché libre et non faussé ?
Junker devrait être celui en mesure de conduire les négociations pour former une majorité parce qu’il est le premier parti en nombre d’élus nous dit Tsipras ; mais est-ce une raison pour appuyer une telle candidature de ce politicien qui fut certainement l’un des plus acharné pour mettre en place cette Europe de l’austérité et d’infliger au peuple grec avec le triste Barroso et tous les gouvernements une politique qui frappe particulièrement le monde du travail.
Pour autant et en plus, est-ce un critère que de désigner le parti qui a le plus d’élus, cela aurait pu être, dans des circonstances différentes d’une victoire de la gauche avec une alliance de tous les partis la représentant sur un programme progressiste, une autre façon d’élire un président de la commission.
Nous n’avons pas donc à mettre le petit doigt dans la désignation de ce libéral de droite.
Ce n’est pas notre affaire.
Par ailleurs le changement pour une Europe démocratique ne s’arrête pas à une nomination d’un président de la Commission qu’il soit désigné par le parlement ou par le Conseil des ministre Européen, car tout compte fait la commission sera présidée comme d’habitude sous la férule du conseil de ministre européen et en particulier de l’axe libéral franco allemand.
La démocratie, cher Tsipras, est à conquérir avec les populations en premier lieu pour une Europe démocratique et ce n’est pas le cas avec cette Europe tenue par le capital et les lobbys qui l’entourent et auxquels Junker a toujours été inféodé.
Et la phrase suivante de la part de Tsipras est étonnante vis-à-vis d’un candidat de la gauche européenne quand il dit : « si cela ne se produit pas alors l’Europe n’a pas d’avenir » ; en clair, ce personnage Junker serait l’avenir de l’Europe démocratique. Les bras m’en tombent.
Je ne suis pas d’accord en tant que communiste français et je demande que mon parti ne se reconnait pas dans une telle déclaration qui vaut blanc seing pour Junker et ses acolytes qui vont continuer leur sale boulot.
Nous devons présenter notre candidat d’une manière claire et sans ambigüité et nous abstenir ensuite de toutes considérations sur les magouilles qui vont se succéder pour désigner le remplaçant de Barroso et lui donner une majorité pour appliquer un programme libéral dans cette Europe cadenassée.
En clair, abstenons nous de manager Junker et fortifions notre bataille pour une autre Europe avec le monde du travail comme nous avons su le faire au parlement et surtout dans nos actions qu’il faudra décupler après ces élections auprès des gens.
Bernard LAMIRAND Communiste très en colère.